Le Nouvelliste 19 décembre 2005

La fin d'une époque

Les municipalités devront payer les mêmes frais que les entreprises

Martin Lafrenière
martin.lafreniere@lenouvelliste.gc.ca

Louiseville — À deux semaines de la naissance de la caisse Desjardins de l'ouest de la Mauricie, plusieurs municipalités de la MRC de Maskinongé devront prévoir des dépenses quant à l'utilisation de leur compte au sein de cette institution financière.

Ces municipalités ne déboursaient rien pour maintenir une marge de crédit ou pour effectuer certaines transactions. Depuis quelques semaines, elles ont été avisées que ces privilèges disparaîtront.

«Au fil des ans, les municipalités ont établi plus qu'un partenariat avec leur caisse populaire. On avait la philosophie du coopérant, on travaillait pour le même monde. Maintenant, c'est fini. On est considéré comme un client», a déclaré Michel Isabelle, le maire de Yamachiche, lors de la dernière séance du conseil des maires de la MRC de Maskinongé.

À Yamachiche, cette nouvelle politique engendrera des dépenses de 5000 $ dès 2006.

Michel Lemay, maire de Saint-Barnabé, reconnaît que sa municipalité devra elle aussi jongler avec une hausse non négligeable de ses dépenses. «Avant, ça ne coûtait rien pour maintenir une marge de crédit. Maintenant, ça va coûter 90 $ par mois. Chez nous, les dépenses vont se chiffrer entre 2000 $ et 2500 $.» Le maire de Saint-Étienne-des-Grès, François Chénier, a alors suggéré que le milieu municipal demande à Desjardins de maintenir ces privilèges.

Cette idée a été appuyée à l'unanimité par le conseil des maires. Mais il serait surprenant qu'elle donne des résultats.

Jacques Duranleau réfute l'idée que cette décision de retirer les privilèges aux municipalités concorde avec la fusion des quatre caisses populaires. «La fusion arrivera le ler janvier 2006. Ça n'a rien à voir avec ça. On a simplement décidé de standardiser l'offre de service aux municipalités. On veut traiter tout le monde sur le même pied. Et même s'il n'y avait pas eu de fusion, ça serait quand même arrivé», affirme le futur directeur général de la caisse Desjardins de l'ouest de la Mauricie.

M. Duranleau explique que le centre financier aux entreprises a la responsabilité de gérer les comptes des municipalités. Comme il a le même mandat pour les entreprises agricoles, commerciales et industrielles, le CFE veut faire preuve d'équité.

«Les municipalités ne sont pas différentes d'un commerce ou d'une autre entreprise. Pour avoir un terminal de point de vente, on charge des frais. Si un dépanneur a un terminal, il paie des frais. Si une municipalité en a un, elle devra aussi payer des frais», précise M. Duranleau.

Le directeur de la caisse Nérée-Beauchemin admet que des municipalités peuvent afficher une certaine frustration de perdre ces privilèges. Mais il affirme que Desjardins veut établir la norme de l'utilisateur-payeur.

«Nous n'avons rien contre les municipalités, mais elles sont des corporations au même titre que les autres.»

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