Le Nouvelliste 5 octobre 2005

Gilles Lamy n'aurait jamais fait feu
 
L'homme barricadé chez lui est décédé après avoir été
atteint par plusieurs projectiles, confirme le SPVM
 
MYRIAM BACON
Trois-Rivières

Gilles Lamy, l'homme qui a été abattu par les policiers de la Sûreté du Québec jeudi soir dernier à Yamachiche, n'aurait jamais fait feu. C'est ce que révélaient hier les premières informations de l'enquête préliminaire effectuée par les policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Après plus de 24 heures de siège, Gilles Lamy serait sorti de sa maison et aurait pointé son arme en direction des policiers. Ces derniers, se sentant menacés, auraient alors «fait feu pour se défendre», explique l'agent Robert Mansueto, du SPVM. L'homme de 62 ans n'aurait toutefois jamais fait feu.

Le Service de police de la Ville de Montréal, à qui l'enquête a été confiée par souci de transparence, a aussi indiqué que Gilles Lamy serait décédé après avoir été atteint de plusieurs projectiles au thorax.

Du côté de la famille, on pense toutefois que d'autres méthodes d'interventions auraient pu être utilisées. «Ils sont allés trop vite. Il y en a peut-être un qui a paniqué? Ils auraient pu utiliser des bombes lacrymogènes ou des tranquillisants. Ils le font déjà avec les animaux...», indique Gaston Lamy, frère de Gilles Lamy.

Les données fournies par l'enquête préliminaire du SPVM ont bien sûr ébranlé la famille de Gilles Lamy. «On est choqués, c'est sûr. Mais le pire, c'est pour ses deux fils. En plus, ils l'ont appris à la télé, comme nous», ajoute Gaston Lamy, en faisant référence aux derniers développements de l'affaire.

Selon Gaston Lamy, il est encore trop tôt pour déterminer si des poursuites seront intentées. «On va attendre le rapport. Mais ce sont ses fils qui vont décider», indique-t-il.

Rappelons que les policiers de la Sûreté du Québec avaient été appelés mercredi soir à 19 h 15 après que des coups de feu eurent été tirés en direction de la maison d'un voisin de Gaston Lamy, Sylvain Leblanc.

Les policiers avaient alors érigé un large périmètre de sécurité et avaient procédé à l'évacuation de quatre maisons. Quelque 24 h plus tard, l'homme aurait été abattu alors que les policiers du Groupe d'intervention tactique menaient une intervention visant à mettre fin au siège. Le décès de l'homme a été constaté à 21 h 30 à l'hôpital jeudi.

Plusieurs hypothèses ont été émises afin d'expliquer le comportement de Gilles Lamy. «Il est possible que l'homme avait des problèmes mentaux», avait indiqué au Nouvelliste Laurent Gingras, porte-parole de la SPVM, vendredi dernier.

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