Le Journal de Trois-Rivières 22 octobre 2005

MOYENS DE PRESSION DE L'UPA
Les motoneiges resteront dans le garage

À défaut de trouver une solution durable à la hausse de taxes relatives à leurs propriétés, les membres de l'Union des producteurs agricoles de la Mauricie ont adopté une résolution pour retirer le privilège d'accès de leurs terres aux motoneigistes, dès cet hiver.

Pascal Bernier Robidas
pascal.bernier@hebdosquebecor.com

Le président du Syndicat des cultures commerciales de la Mauricie, Heinz Grogg, espère que ce moyen de pression incitera le gouvernement à considérer les revendications de l'UPA, en Mauricie.

Si l'État ne réagit pas à temps, l'Association touristique de la Mauricie estime que la région subira des pertes de 30 M $ advenant une absence des motoneigistes dans les sentiers balisés.

«Ce mouvement est à l'échelle provinciale. Tous les membres de l'UPA vont progressivement emboîter le pas. On croit que les pertes économiques pour le Québec pourraient grimper à 1,6 milliard de dollars», a laissé entendre M. Grogg.
Ras-le-bol

Le président du syndicat dit en avoir assez que ses membres servent de marge de crédit. En effet, selon lui, les producteurs sont surtaxés par une fausse évaluation de leurs fonds de terre par les municipalités, depuis plusieurs années.

Cette pratique servirait entre autres à gonfler les coffres des conseils municipaux. «Notre imposition sur nos terres est remboursée à 70 % par le gouvernement. Il nous taxer davantage afin de tirer plus de sommes obligés d'embaucher des est donc facile pour les municipalités de revenus annuellement. Entre-temps, nous gestionnaires pour remplir de déclarations d'impôts de plus en plus complexes», a expliqué M. Grogg.

Pour prouver ses dires, il a dénoncé une augmentation de 600 % des taxes des producteurs à Yamachiche au cours des trois dernières évaluations.

«En attendant de recevoir nos remboursements de taxes du gouvernement, ce sont nos villages qui se remplissent les poches. Nous servons de marge de crédit depuis trop longtemps. Il faut que ça cesse!»


PASCAL BERNIER ROBIDAS
LE PRÉSIDENT du Syndicat des cultures commerciales de la Mauricie, Heinz Grogg, entend maintenir la ligne dure envers le gouvernement Charest pour qu'il révise sa politique fiscale.


Une arme à deux tranchants

Bien que plusieurs producteurs soient eux-mêmes propriétaires d'une motoneige, Heinz Grogg ne croit pas que l'UPA se tire dans le pied en privant beaucoup de ses membres d'un sport d'hiver très populaire. Au contraire, il souligne qu'un grand vent de solidarité a soufflé sur l'ensemble des membres de l'UPA. Même les quatre clubs de motoneige de la Mauricie auraient exprimé leur soutien face à la cause des producteurs.

«Ils étaient contents, dans ce contexte de manifestations, qu'ils soient informés d'avance sur nos intentions. Ça leur a permis de ne pas vendre de carte de membre inutilement pour l'hiver qui s'en vient. N'oubliez pas que passer sur nos terres est un privilège et non pas un droit acquis. Ce sont des propriétés privées», a-t-il rappelé.

«Nous sommes conscients qu'il sera difficile de pratiquer ce sport tant que nous ne lèverons pas notre interdiction. Aucune compagnie d'assurances n'acceptera d'indemniser un accident en dehors des sentiers balisés.»

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