Le Journal de
Trois-Rivières
8 octobre 2005
VOISIN DU FORCENÉ ABATTU À YAMACHICHE
Il dort à quelques
centimètres
d'un trou de balle
Il n'est pas facile pour Sylvain Leblanc de
dormir sur ses deux oreilles depuis la mort de Gilles Lamy,
ce forcené armé qui a été abattu par la SQ après un siège de
24 heures.
Pascal Bernier Robidas
pascal.bernier@hebdosquebecor.com
Voisins depuis trois ans, les deux hommes se
connaissaient assez bien. Sylvain Leblanc assure que Gilles
Lamy n'aurait jamais fait de mal à une mouche dans un état
mental et physique normal.
Cette semaine, il a appris que l'enquête du
Service de police de la Ville de Montréal a révélé que son
défunt voisin n'a jamais tiré un seul coup de feu vers les
policiers avant d'être atteint de projectiles mortels au
thorax.
«Gilles était un voisin très ermite. Je ne
cacherai pas que sa mort me rend triste», a-t-il confessé.
Un trou de balle près de son
oreiller
La maison de Sylvain Leblanc porte
encore les cicatrices du siège de 24 heures qu'a
tenu son voisin. A quelques centimètres de son
oreiller se trouve un trou de balle assez large pour
voir à l'extérieur et savoir que le forcené a
probablement tiré de la fenêtre centrale de la
cuisine. Le projectile a traversé deux pièces avant
de voir sa course arrêtée.
«C'est une petite marque
psychologique de savoir que nous avons reçu un coup
de feu dans notre maison. Le soir, moi et mon
épouse, on regarde au travers et on aperçoit la
maison de Gilles... C'est devenu presque un réflexe
quand vient le temps de dormir», a ajouté M.
Leblanc.
«Quand le coup de feu a retenti, ma
femme était en train de sortir de notre pièce à
bureau et le clavier de l'ordinateur a éclaté en
morceaux. L'unité balistique de la SQ est venu
chercher la balle qui était restée coincée entre les
touches.»
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Photo PASCAL BERNIER ROBIDAS
SYLVAIN LEBLANC doit dormir tous les soirs à côté
d'un trou de balle tiré par son voisin en détresse. |
La famille toujours bouleversée
Rencontré à la maison de la victime, le
frère de Gilles Lamy, Gaston Lamy, était au bord des larmes
alors qu'il faisait le ménage à l'extérieur. Visiblement
fragile, il a avoué que le
deuil était difficile à accepter dans les Sûreté du Québec.
L'abattre n'était pas circonstances. nécessaire. J'en suis
certain», a partagé «Tout dépendra des enfants de Gilles,
Gaston Lamy, alors que sa sœur était à si nous déposons une
plainte contre la l'intérieur du domicile du défunt. |