YAMACHICHE

Entre la vie et la mort

L'homme de 62 ans barricadé chez lui a été blessé gravement par des agents de la SQ

JOSIANE GAGNON et
PAULE V.-DESROCHES
Yamachiche

L'homme barricadé chez lui avec une arme depuis mercredi soir à Yamachiche a finalement été atteint de coups de feu tirés par la Sûreté du Québec hier soir. L'individu de 62 ans a été conduit en ambulance à l'hôpital où on craint pour sa vie.

Par soucis de transparence, l'enquête a été confiée aux agents des crimes majeurs du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

C'est vers 20 h, à la suite d'une opération policière du Groupe d'intervention tactique de la SQ, que les coups ont été tirés. Les circonstances restent cependant inconnues pour l'instant, tout comme les motivations de l'individu. Il n'était pas connu des milieux policiers.

Tout au long de la journée, hier, lei policiers ont tenté d'entrer en contact avec l'homme, mais sans succès. Au moment de l'opération policière, i n'avait donné aucun signe de vie. «Il ont fait des tentatives pour le rejoindre mais ça n'a pas fonctionné. Il n'était pas intéressé à entrer en contact avec les policiers», a expliqué le relationniste de la SPVM, Laurent Gingras.

Les enquêteurs étaient toujours sut place hier en fin de soirée et prévoyaient y rester pour une partie de la nuit.

Le siège, qui a connu son dénouement hier soir, se déroulait depuis mercredi. L'individu armé s'était alors barricadé dans sa maison du boulevard Duchesne vers 19 h. Ce sont des voisins qui ont alerté les policiers alors qu'ils venaient d'entendre des coups de feu dans le secteur. Selon l'agent Pierre Rivard de la Sûreté du Québec, ils croyaient qu'on avait tiré sur leur maison. Une fois sur place, les policiers ont constaté que l'homme s'était enfermé dans une autre maison avec une arme dont on ignore toujours le calibre.

Désespéré?

Selon ce que Le Nouvelliste a pu apprendre, l'homme souffrait de diabète. On lui aurait récemment suggéré de se faire hospitaliser, mais il aurait refusé , clamant qu'il n'était pas assez malade pour se rendre à l'hôpital.

Autour de la maison concernée, quatre demeures avaient été évacuées par mesure préventive, dont celle d'Yvon Milette. En attendant le dénouement de cette histoire, il avait trouvé refuge chez son père.

M. Milette se trouvait non loin du périmètre de sécurité hier après-midi, lorsque Le Nouvelliste l'a rencontré. Il tentait de savoir où la situation en était. «Je ne connais pas plus qu'il faut mon voisin. On se croise comme ça au dépanneur de temps en temps, on se salue. Mais je ne sais pas ce qui l'aurait poussé à faire ça», a-t-il souligné. Selon ce qu'il sait, son voisin habitait seul et avait déjà possédé un commerce de motoneiges.

Des travailleurs en colère

Yvon Milette n'a pas pu entrer au travail hier matin. Celui qui travaille chez Duchesne et fils a non seulement été évacué de chez lui mais n'a pas été autorisé à se rendre jusqu'à son entreprise, qui se trouve à l'intérieur du périmètre de sécurité. Une centaine de travailleurs ont d'ailleurs appris la nouvelle en arrivant sur les lieux et ont été obligés de rentrer à la maison pour la journée.

«Les gars n'étaient pas content. Il y en a qui sont montés de Trois-Rivières pour rien, parce que les patrons n'ont pas eu le temps de contacter tout le monde pour leur dire que l'entreprise était fermée», a expliqué M. Milette.

La meunerie Shurgain Yamachiche, située non loin de Duchesne et fils, a également été fermée toute la journée d'hier, forçant 80 travailleurs à rater une journée de travail. Même son de cloche du côté de la Coop Agrivert, où quatre employés n'ont pu gagner leur lieu de travail.

Il veut faire le travail
lui-même

Par ailleurs, un homme insatisfait du travail des policiers a décidé de régler lui-même le problème hier. Visiblement sous l'effet de l'alcool, celui-ci a arraché le moustiquaire et a défoncé la porte d'une demeure afin d'en sortir l'homme barricadé. Or, celui-ci a tenté de s'introduire dans la mauvaise maison...