Le Nouvelliste 24 mars 2005

Une heure de fête pour Nancy Deshaies

Véronique Cloutier surprend la jeune femme de Yamachiche

Trois-Rivières
Linda Corbo


Nancy Deshaies, de Yamachiche, croyait se rendre à un petit souper sympathique entre amis, hier en fin d'après-midi à Trois-Rivières, lorsque dans la cuisine de son amie Maude, elle est plutôt arrivée nez à nez avec une Véronique Cloutier tout sourire, porteuse de bonnes nouvelles. La jeune femme de 30 ans a rendez-vous à Radio-Canada mardi prochain pour l'enregistrement en studio de l'émission «Ça va être ta fête», une heure complète qui lui sera dédiée et qui sera diffusée le vendredi 8 avril.

L'événement-surprise se veut un baume sur le parcours jusqu'à ce jour passablement douloureux de cette mère de deux enfants, et un hommage à sa force de caractère. «Le lot d'épreuves qu'elle a vécues en si peu de temps, on trouvait que c'était beaucoup pour une vie», commente l'animatrice et productrice, Véronique Cloutier, en relatant la série de chagrins que la femme a eu à surmonter.

A l'âge de 16 ans, l'amoureux de Nancy Deshaies est décédé à ses côtés dans un accident de voiture, deuil dont elle s'est remise pour ensuite rencontrer l'homme qui deviendra son mari et le père de ses deux enfants. Ce dernier est décédé subitement d'une crise cardiaque, le 7 décembre 2003, au beau milieu d'une fête d'enfants, laissant les siens sous le choc.

Le couple avait subi un revers financier au préalable, avec la faillite de leur commerce, épreuve dont ils s'étaient tous deux admirablement relevés avec un retour aux études, lui dans le domaine de la papeterie, et elle en soins infirmiers.


PHOTO: SYLVAIN MAYER

Nancy Deshaies (au centre) est demeurée bouche bée, hier, à la vue de Véronique Cloutier au beau milieu de la cuisine de son amie... La jeune femme de Yamachiche s'est fait joyeusement surprendre. Elle sera l'invitée de la toute dernière émission de «Ça va être ta fête», diffusée le 8 avril. On l'aperçoit ici, en compagnie de l'animatrice et de la complice de cette journée-surprise, son amie d'enfance, Maude Bertrand.

Au moment de son décès en décembre 2003, le père de famille s'apprêtait à occuper le nouvel emploi qui l'attendait, à la Kruger, le mois suivant.

Les deuils étaient devenus courants pour Nancy Deshaies, qui venait de vivre celui de son père, décédé un mois après l'accouchement de son premier enfant, suivi un an plus tard du décès du conjoint de sa mère, Bernadette Groleau.

Cette dernière, une infirmière à la retraite,était aussi émue que ravie hier après-midi, de voir le cadre joyeux qui entourait enfin sa fille.
Évidemment, l'histoire de Nancy Deshaies a touché l'équipe de «Ça va être ta fête», tout comme les parents et amis qui s'étaient réunis en cachette chez Maude Bertrand, son amie d'enfance et complice de l'équipe pour surprendre la fêtée.

Maude avait déjà écrit aux producteurs de cette émission pour soumettre la candidature de sa copine, ne sachant pas que la cousine de Nancy, depuis Chibougamau, avait fait de même. C'est la lettre de cette dernière qui a été retenue, mais c'est Maude qui a organisé la surprise. «Cette fille-là a toujours le sourire et un moral de fer. Malgré le décès de son mari, elle n'a manqué aucun cours en soins infirmiers», raconte-elle. Sur place hier, une enseignante de Nancy Deshaies était d'ailleurs de la fête, éblouie elle aussi de constater la force de son étudiante.

Hier après-midi, la fête était déjà bien amorcée pour les enfants de la maisonnée qui ont vécu pour la part leur rêve bien à eux, assis sur les genoux de Véronique Cloutier sur le plancher de la cuisine, sinon au sous-sol avec elle, le temps de jouer un brin en attendant que les caméras se préparent à filmer la suite, pour enregistrer les témoignages des proches.

L'équipe tournait avec Nancy Deshaies le dernier épisode de la première saison de «Ça va être ta fête» qui, en bout de ligne, n'aura connu aucune surprise ratée, note Véronique Cloutier. Hier il s'en est fallu de peu pour qu'à la toute dernière émission, la candidate ne se pointe pas. «Je suis grippée et j'ai failli ne pas venir», souriait la jeune femme en fin de journée.

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