Le Nouvelliste 21 janvier 2005

PRIVATISATION DE L'ENTRETIEN DE SON RÉSEAU

La Régie de Grand Pré recule

Saint-Léon-le-Grand



MARTIN
LAFRENIÈRE

Après avoir commandé à une firme d'ingénieurs un devis concernant la privatisation de l'entretien de son réseau, la Régie d'aqueduc de Grand Pré a décidé de faire marche arrière.

Lors d'une rencontre tenue en décembre, des membres du conseil d'administration ont voulu donner suite au processus d'appel d'offres effectué en ce sens. Deux entreprises ont déposé un document pour obtenir le contrat d'entretien. Yvon Déry, membre du c.a. et conseiller municipal de Saint-Justin, a proposé la formation d'un comité d'étude pour évaluer les soumissions. Ce point a toutefois été l'objet de discussions, si bien que le président de la régie, Roland Pelletier, a demandé le vote.

La proposition a été renversée par deux voix. Louiseville, qui a quatre voix au conseil, de même que Maskinongé et Saint-Léon-le-Grand, ont voté contre la proposition. Les représentants de Sainte-Angèle-de-Prémont, Yamachiche, Sainte-Ursule et Saint-Justin ont appuyé la proposition. Mais comme chacune de ces municipalités n'a qu'une voix au conseil d'administration, la proposition a été battue six votes contre quatre.

Le conseil a également décidé de retourner les soumissions aux entreprises, étant donné le refus de former un comité d'étude.
Ce revirement de situation a fait bondir Yvon Déry. Celui-ci estime que la régie gaspille l'argent des contribuables en prenant une telle décision, surtout après avoir demandé la préparation d'un devis par des ingénieurs.

«On a dépensé 4000 $ pour le travail des ingénieurs du groupe Forces. Et on est allé en appel d'offres. J'étais en beau fusil, car je pense qu'on aurait eu des économies à présenter à la population en privatisant les opérations d'entretien de la régie», a déclaré M. Déry, qui croit que le fait de ne pas ouvrir les soumissions soit une procédure illégale.

Le président du conseil d'administration et maire de Saint-Léon-le-Grand, Roland Pelletier, préfère qualifier de prudente la décision de la Régie d'aqueduc de Grand Pré.

«On ne va plus de l'avant. Nous avons des bâtisses avec des équipements pour l'entretien qui ne sont pas encore utilisées. La privatisation de l'entretien du réseau de la régie a été présentée dans le but de payer moins cher. Mais on devait tout fournir pour l'entretien. Et on veut voir comment ça va se passer avec nos équipements.»

Pourquoi donc la régie a demandé un devis concernant la privatisation de l'entretien de son réseau si elle ne sait pas encore de quelle façon ses nouvel-les installations vont se comporter? A cette question, M. Pelletier a déclaré que les dirigeants de la régie s'étaient peut-être trompés.

«De toute façon, on a 90 jours pour ouvrir nos soumissions. Le devis préparé pour ce dossier est toujours bon. Si on décide de retourner en soumission, il sera encore bon.»

martin.lafreniere@lenouvelliste.qc.ca
 

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