Le Nouvelliste 24 décembre 2004

 

Un cadeau de Noël de 150 heures

Gilles Lemyre a fabriqué une écurie miniature pour sa petite-fille

Yamachiche

Martin Lafrenière
«Quand Gabrielle va voir son écurie, elle va avoir les yeux bien grands, c'est sûr!»

Dans quelques heures, Gilles Lemyre va prendre la route vers La Pocatière afin d'aller fêter Noël avec sa fille Isabelle. Accompagné de son épouse Louise, M. Lemyre va offrir à sa petite-fille exactement ce qu'elle désire pour le 25 décembre: ,une écurie pour ses chevaux miniatures. Mais la jeune fille de 8 ans se verra remettre une écurie confectionnée de A à Z par son grand-père.

La petite-fille du couple Louise et Gilles Lemyre est une amoureuse des Chevaux. «C'est une véritable passion pour elle, a dit Louise Diamond Lemyre. Gabrielle fait de l'équitation, elle a beaucoup de chevaux en jouet et elle voulait une écurie pour les ranger.»


                                        PHOTO: STÉPHANE LESSARD
Voici l'écurie miniature que Louise Diamond et Gilles Lemyre vont remettre à leur petite-fille, Gabrielle.



Une tradition...

Cette écurie fabriquée par Gilles Lemyre pour sa petite-fille est en quelque sorte la continuité d'une tradition familiale. La fille de M. Lemyre, Isabelle, a reçu des mains de son grand-père Diamond des meubles pour ses poupées alors qu'elle était enfant. Ces jouets sont d'ailleurs toujours utilisés par les petites-filles de Gilles Lemyre.

Ce dernier n'avait jamais réalisé un tel projet auparavant. Celui qui exploite un moulin à scie à Yamachiche travaille maintenant à temps partiel. Il a donc plus de temps pour bricoler.

«Je suis un patenteux. J'ai fait un élévateur pour mon entrepôt et je suis en train de l'arranger pour qu'il soit électrique. Pour l'écurie, c'est ma femme qui a eu l'idée. Au début, je savais pas trop comment faire. Mais je voulais faire une vraie écurie. Pas quelque chose de mal fait.»

Vers la mi-novembre, M. Lemyre a commencé à réfléchir à son idée. «J'ai vu plusieurs écuries, mais je n'avais pas de plan. J'en ai fait un par les soirs et je me suis basé sur le modèle de ma grange qui sert d'entrepôt pour mon bois au moulin. J'ai pris des retailles de bois du moulin à scie et j'ai commencé», a raconté M. Lemyre, qui a également fabriqué 28 petites barrières pour le saut à cheval.

L'écurie mesure 26 pouces sur 38 pouces et a une hauteur de 24 pouces. On y compte 12 fenêtres et quatre portes et ses murs sont en bardeau de pin. Certaines pièces de bois ont été enchâssées, alors que la plupart des composantes de l'écurie ont été fixées avec de la colle et des clous.

À l'intérieur, on y retrouve des stalles, des boxes et des endroits de remisage. Les portes des boxes sont coulissantes et sont munies de barreaux de métal qui étaient, dans une autre vie, des tuteurs pour soutenir des plants de tomates! Mais la pièce de résistance est située sur le toit, qui est quelque chose à voir.

Gilles Lemyre a confectionné 4400 pièces de bardeau de cèdre pour la couverture de son écurie. Chaque morceau mesure 3/4 de pouce par un pouce et demi. Avec son épouse Louise, il les a collés un à un.

Un véritable travail de moine qui a duré... 50 heures!

«Quand j'ai vu tous les morceaux de bois à coller, j'ai eu peur de ne pas finir à temps pour Noël. Ma femme est venue m'aider, car on avait 80 rangées à 55 bardeaux par rangée à poser», a ajouté M. Lemyre, visiblement fier, et avec raison, du résultat.

Ce toit, soutenu par huit chevrons identiques à ceux qu'on retrouve dans les vrais bâtiments pour animaux, peut être soulevé et dissimule un grenier.

Muni d'une trappe, le grenier servira de rangement pour la jeune Gabriel-le qui possède, selon les dires de ses grands-parents maternels, une multitude de chevaux.

Selon M. Lemyre, il aura fallu au moins 150 heures pour bâtir cette écurie. Quand Le Nouvelliste l'a rencontré, il ne lui restait qu'à poser le plancher (en chêne!) à l'intérieur du bâtiment.


PHOTO: STÉPHANE LESSARD
À l'intérieur, on y retrouve des stalles, des boxes et des endroits de remisage.

D'autres projets à venir

Cette première expérience de construction d'un jouet pour une de ses petites-filles a beaucoup plu à Gilles Lemyre. «Je faisais ça la fin de semaine et dans la semaine, quand j'avais le temps. Je suis un gars matinal et ça arrivait que j'étais dans le garage à 5 h 30 du matin pour travailler sur l'écurie. J'ai bien aimé faire l'écurie, car j'ai maintenant du temps pour faire des affaires de même et j'ai le temps qu'il faut pour les faire jusqu'au bout.»

Gabrielle va être assurément très contente de recevoir ce cadeau très spécial des mains de son grand-père, mais il y a des risques que sa grande soeur de 10 ans soit un peu déçue de ne pas avoir un présent semblable.

Qu'à cela ne tienne, la grand-maman Louise a déjà une idée d'un cadeau que pourrait fabriquer son
grand-père en vue de l'anniversaire de Christine, en juillet.

«Ma femme me tient toujours occupé!», a conclu Gilles Lemyre..

martin.lafreniere@lenouvelliste.qc.ca
 

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