Le Nouvelliste 23 septembre 2004

 

La bonne entente plutôt que la confrontation

Les producteurs de porcs veulent poursuivre leurs actions pour une meilleure cohabitation

Yamachiche


Martin Lafrenière

 

Le Syndicat des producteurs de porcs de la Mauricie (SPPM) pense avoir entre les mains la recette pour établir une cohabitation harmonieuse avec la population.

Réunis hier à Yamachiche, de nombreux intervenants impliqués dans un projet axé sur le territoire de la MRC de Maskinongé ont rappelé les étapes franchies en plus d'un an pour trouver des solutions lorsque des gens se plaignent des mauvaises odeurs découlant des activités des producteurs de porcs. Il semble que l'ouverture d'esprit des producteurs de porcs, l'utilisation d'équipements performants, la communication avec le voisinage et la participation des instances municipales soient les ingrédients nécessaires au rétablissement de relations harmonieuses.

Depuis juin 2003, le syndicat mise sur un plan d'action axé sur la cohabitation et l'environnement. Ce plan d'action a permis de connaître les pratiques des producteurs porcins et de cibler les méthodes agroenvironnementales à améliorer.

Si les producteurs porcins gèrent bien les volumes de lisier de porc, selon des pratiques agroenvironnementales conformes, ils ont cependant du travail à faire pour diminuer les mauvaises odeurs découlant de leur travail d'épandage.

«Les mauvaises odeurs sont la source du problème avec la population, a rappelé André Auger, producteur porcin de Yamachiche et président du SPPM. Mais il y a des solutions concrètes qui existent, comme la rampe basse d'épandage qui réduit les mauvaises odeurs.»

L'achat d'équipements diminuant les odeurs semble la voie à prendre pour les producteurs de porcs. Mais devant l'ampleur des coûts à débourser (une rampe basse coûte entre 15 000 $ et 25 000 $), le milieu agricole a besoin d'aide.

À ce sujet, les producteurs de porcs de la Mauricie peuvent profiter du programme prime-vert du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ). Le programme subventionne 50 % de la facture reliée à l'achat de tels équipements, jusqu'à concurrence de 6000 $.


PHOTO: STÉPHANE LESSARD
Yves Montour (à droite), copropriétaire de la ferme Monterel de Yamachiche, a accueilli hier des producteurs agricoles et des représentants du Syndicat des producteurs de porcs de la Mauricie, du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'alimentation du Québec et de l'Union des producteurs agricoles de la Mauricie. On le voit en compagnie du président du SPPM, André Auger, devant un prototype de rampe basse d'épandage.

«Notre priorité numéro 1 est l'accompagnement du producteur au virage environnemental, a expliqué Norman  Houle, directeur régional du MAPAQ. Et il y a eu des actions concrètes: en 2003-2004 et pour 2004-2005, on souhaite que 35 rampes basses soient achetées et 24 l'ont déjà été. On a 22 dossiers de brise-vent. Tout cela représente des retombées de 500 000 $.»

L'achat de 24 rampes basses par des producteurs peut sembler un résultat décevant quand on pense que 61 producteurs sont répertoriés dans la MRC de Maskinongé. Cependant, une rampe est bien souvent utilisée par deux ou trois producteurs. Et certains d'entre eux font faire le travail par des firmes spécialisées.

L'appui de la MRC

Le SPPM a profité de la journée d'hier pour faire des démonstrations d'équipements visant à diminuer les odeurs de lisier de porc. La MRC de Maskinongé a tenu à participer activement à la journée, grâce à un octroi de 5425$ provenant de l'enveloppe 2004 du pacte rural.

Le préfet de la MRC de Maskinongé, Jean-Paul Diamond, a mentionné que les producteurs porcins méritent de recevoir un appui financier dans le cadre d'un tel projet.

«Ils ne doivent pas être les seuls à payer pour améliorer la cohabitation. Et comme préfet, j'ai toujours voulu rapprocher le monde municipal et le milieu agricole. Ce travail doit se faire en partenariat.»
 

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