Serge L'Heureux |
Le marathonien Richard Tessier aura la chance,
aujourd'hui, de s'assurer du titre de champion
provincial toutes catégories en remportant la 8e
édition du Demi-marathon Marcel-Jobin, de
Yamachiche. Avec quatre victoires en six courses
cette saison, l'athlète de Sainte-Anne-de-la-Pérade,
membre du club Milpat, deviendrait ainsi le premier
coureur de la Mauricie à remporter ce titre. «Ça
serait vraiment spécial d'aller chercher le
championnat provincial devant les miens. À 35 ans,
il est temps que j'en gagne un!», assure Tessier,
qui a déjà triomphé à deux reprises à Yamachiche,
dans la plus importante rencontre de course à pied
en Mauricie. |
Il faut dire que Tessier a l'habitude des premières. En
2002, il était devenu le premier coureur de la région à
monter sur le podium dans une compétition internationale en
terminant 3e au marathon de Québec, derrière deux coureurs
africains. Il est aussi le seul à avoir gagné à cinq
reprises le championnat de la Mauricie sur le circuit Coupe
V02 Max. Aujourd'hui à Yamachiche, il aura aussi la chance
d'être le premier coureur à remporter le Demi-marathon
Marcel-Jobin à trois reprises.
Mais la marque qu'il désire le plus ardemment
lui échappe depuis plusieurs années: le record
de la Mauricie en marathon, sur la distance de
42,2 kilomètres. Ce record appartient depuis
1981 à Claude Lafrenière, avec un chrono de 2
heures, 26 minutes et 58 secondes. En 2002, au
marathon d'Ottawa, Tessier était venu à 23
secondes du record. Il entend bien se
l'approprier pour de bon lors du marathon des
Deux-Rives à Québec, le mois prochain. «Ça fait
une couple d'années que j'essaye de l'avoir,
affirme-t-il. Si je n'y parviens pas à Québec,
j'irai peut-être à Philadelphie, mais je vais
l'avoir.» À plus long terme, il rêve de
compléter un marathon en moins de 2 h 20. «Il
n'y a rien d'impossible, même si j'ai 35 ans. Je
connais plusieurs marathoniens qui ont inscrit
leur meilleur temps au début de la quarantaine.»
Sans échafauder des projets à long terme,
Tessier envisage d'ailleurs de se concentrer sur
les plus longues distance dans les prochaines
années. «Présentement, je fais des courses de 5
km, 10 km ou des demi-marathons de 21,1 km, mais
je ne sais pas si je vais pouvoir continuer à
courir les plus petites distances en
vieillissant. Je pense pouvoir progresser
davantage en travaillant en endurance pour le
marathon.»
Mieux que le hockey
Venu plutôt tard à la course à pied, Tessier a
fait ses débuts à 26 ans, en passant par... le
hockey. «Mon entraîneur nous faisait courir pour
garder la forme, raconte-t-il. En fin de compte,
je me suis aperçu que j'aimais mieux courir que
jouer au hockey!»
De simple hobby, la course à pied s'est vite
transformée en passion. «Au début, je courais
juste pour le fun, jusqu'à ce que je décide de
participer au Marathon de Montréal, en 1994. Je
n'avais jamais couru sur de plus petites
distances: je me suis lancé un défi en
commençant par un marathon.» Les progrès ne se
sont pas faits attendre. Après ce premier
marathon, complété en moins de 3 h 30, il
abaissait son temps à moins de trois heures dès
l'année suivante, en plus de remporter l'ultramarathon
de Saint-Donat, une épreuve de 100 kilomètres
disputée de nuit. «Ça reste un de mes plus beaux
exploits», estime-t-il.
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PHOTO: FRANÇOIS GERVAIS
Le marathonien Richard Tessier pourrait
remporter le championnat provincial de
course sur route avec une victoire à
Yamachiche.
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PHOTO: FRANÇOIS GERVAIS
Sans échafauder des projets à long terme,
Tessier envisage de se concentrer
sur les plus longues distances dans les
prochaines années.
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La course à pied était devenue une puissante
drogue. «C'est l'enfer comme ça fait du bien!
Pour moi, la course à pied est une thérapie,
grâce à laquelle c'est plus facile d'affronter
la vie. Chaque coureur cherche le dépassement de
soi, on veut toujours améliorer notre temps. Je
ne peux plus m'en passer», affirme celui qui
court toute l'année, même par mauvais temps.
«Qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il grêle, ça ne
change strictement rien; je cours, même en
vacances! Les gens peuvent me traiter de fou
s'ils veulent.»
À peine s'accorde-t-il quelques jours de congé
après un marathon. «Ça prend environ un mois
pour récupérer à 100 % après un marathon»,
explique-t-il. «J'arrête de courir pendant trois
jours, puis je recommence tranquillement, en
faisant de plus courtes distances, avec moins
d'intensité.» Son régime habituel d'entraînement
est autrement plus exigeant: une longue sortie
hebdomadaire de trois heures (environ 40 km),
des galops d'entraînement quotidiens plus courts
et, une fois par semaine, un voyage au Mont
Sainte-Anne pour s'entraîner en terrain
montagneux. «Ça m'aide beaucoup», assure-t-il.
«Grâce à ça, j'ai fini 3e à Québec en 2002.»
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Depuis l'an dernier, Tessier profite des conseils
d'Yvon Fiset, qui l'a aidé à progresser sur les plus
longues distances. «Il m'a présenté un plan
d'entraînement qui m'a donné le goût de
courir.
Ça m'a beaucoup aidé.»
De Yamachiche à Boston
En fin de semaine, Richard Tessier franchira une
autre étape de sa carrière s'il parvient à remporter
le championnat du Québec. À plus long terme, il
espère participer à des épreuves plus prestigieuses,
comme les marathons.de Boston, New York ou Chicago.
« J'aimerais aller à Boston parce que c'est- le plus
prestigieux, ou à Chicago parce que le parcours
permet d'améliorer les temps, mais je ne me fais pas
d'illusions avec ça. Je veux prendre les choses
étape par étape: d'abord le championnat provincial,
puis le record de la Mauricie. Ensuite, on verra.»
Environ 400 participants sont
attendus, aujourd'hui, pour la 8e édition
du
Demi-marathon Marcel-Jobin, 7e étape
du Circuit provincial Timex. En plus de l'épreuve de
21,1 km, une course de km est également au
programme. Les plus jeunes, quant à eux, pourront
participer à des courses de 1 et 2 kilomètres.
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