Le Nouvelliste 10 juillet 2004

À 21,1km d'un
championnat provincial

Richard Tessier pourrait s'en assurer à Yamachiche ce matin

Trois-Rivières


Serge L'Heureux

Le marathonien Richard Tessier aura la chance, aujourd'hui, de s'assurer du titre de champion provincial toutes catégories en remportant la 8e édition du Demi-marathon Marcel-Jobin, de Yamachiche. Avec quatre victoires en six courses cette saison, l'athlète de Sainte-Anne-de-la-Pérade, membre du club Milpat, deviendrait ainsi le premier coureur de la Mauricie à remporter ce titre. «Ça serait vraiment spécial d'aller chercher le championnat provincial devant les miens. À 35 ans, il est temps que j'en gagne un!», assure Tessier, qui a déjà triomphé à deux reprises à Yamachiche, dans la plus importante rencontre de course à pied en Mauricie.

Il faut dire que Tessier a l'habitude des premières. En 2002, il était devenu le premier coureur de la région à monter sur le podium dans une compétition internationale en terminant 3e au marathon de Québec, derrière deux coureurs africains. Il est aussi le seul à avoir gagné à cinq reprises le championnat de la Mauricie sur le circuit Coupe V02 Max. Aujourd'hui à Yamachiche, il aura aussi la chance d'être le premier coureur à remporter le Demi-marathon Marcel-Jobin à trois reprises.
 

Mais la marque qu'il désire le plus ardemment lui échappe depuis plusieurs années: le record de la Mauricie en marathon, sur la distance de 42,2 kilomètres. Ce record appartient depuis 1981 à Claude Lafrenière, avec un chrono de 2 heures, 26 minutes et 58 secondes. En 2002, au marathon d'Ottawa, Tessier était venu à 23 secondes du record. Il entend bien se l'approprier pour de bon lors du marathon des Deux-Rives à Québec, le mois prochain. «Ça fait une couple d'années que j'essaye de l'avoir, affirme-t-il. Si je n'y parviens pas à Québec, j'irai peut-être à Philadelphie, mais je vais l'avoir.» À plus long terme, il rêve de compléter un marathon en moins de 2 h 20. «Il n'y a rien d'impossible, même si j'ai 35 ans. Je connais plusieurs marathoniens qui ont inscrit leur meilleur temps au début de la quarantaine.»

Sans échafauder des projets à long terme, Tessier envisage d'ailleurs de se concentrer sur les plus longues distance dans les prochaines années. «Présentement, je fais des courses de 5 km, 10 km ou des demi-marathons de 21,1 km, mais je ne sais pas si je vais pouvoir continuer à courir les plus petites distances en vieillissant. Je pense pouvoir progresser davantage en travaillant en endurance pour le marathon.»

Mieux que le hockey

Venu plutôt tard à la course à pied, Tessier a fait ses débuts à 26 ans, en passant par... le hockey. «Mon entraîneur nous faisait courir pour garder la forme, raconte-t-il. En fin de compte, je me suis aperçu que j'aimais mieux courir que jouer au hockey!»

De simple hobby, la course à pied s'est vite transformée en passion. «Au début, je courais juste pour le fun, jusqu'à ce que je décide de participer au Marathon de Montréal, en 1994. Je n'avais jamais couru sur de plus petites distances: je me suis lancé un défi en commençant par un marathon.» Les progrès ne se sont pas faits attendre. Après ce premier marathon, complété en moins de 3 h 30, il abaissait son temps à moins de trois heures dès l'année suivante, en plus de remporter l'ultramarathon de Saint-Donat, une épreuve de 100 kilomètres disputée de nuit. «Ça reste un de mes plus beaux exploits», estime-t-il.


PHOTO: FRANÇOIS GERVAIS

Le marathonien Richard Tessier pourrait remporter le championnat provincial de course sur route avec une victoire à Yamachiche.



PHOTO: FRANÇOIS GERVAIS

Sans échafauder des projets à long terme, Tessier envisage de se concentrer
sur les plus longues distances dans les prochaines années.

La course à pied était devenue une puissante drogue. «C'est l'enfer comme ça fait du bien! Pour moi, la course à pied est une thérapie, grâce à laquelle c'est plus facile d'affronter la vie. Chaque coureur cherche le dépassement de soi, on veut toujours améliorer notre temps. Je ne peux plus m'en passer», affirme celui qui court toute l'année, même par mauvais temps. «Qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il grêle, ça ne change strictement rien; je cours, même en vacances! Les gens peuvent me traiter de fou s'ils veulent.»

À peine s'accorde-t-il quelques jours de congé après un marathon. «Ça prend environ un mois pour récupérer à 100 % après un marathon», explique-t-il. «J'arrête de courir pendant trois jours, puis je recommence tranquillement, en faisant de plus courtes distances, avec moins d'intensité.» Son régime habituel d'entraînement est autrement plus exigeant: une longue sortie hebdomadaire de trois heures (environ 40 km), des galops d'entraînement quotidiens plus courts et, une fois par semaine, un voyage au Mont Sainte-Anne pour s'entraîner en terrain montagneux. «Ça m'aide beaucoup», assure-t-il. «Grâce à ça, j'ai fini 3e à Québec en 2002.»

 

Depuis l'an dernier, Tessier profite des conseils d'Yvon Fiset, qui l'a aidé à progresser sur les plus longues distances. «Il m'a présenté un plan d'entraînement qui m'a donné le goût de courir. Ça m'a beaucoup aidé.»

De Yamachiche à Boston

En fin de semaine, Richard Tessier franchira une autre étape de sa carrière s'il parvient à remporter le championnat du Québec. À plus long terme, il espère participer à des épreuves plus prestigieuses, comme les marathons.de Boston, New York ou Chicago. « J'aimerais aller à Boston parce que c'est- le plus prestigieux, ou à Chicago parce que le parcours permet d'améliorer les temps, mais je ne me fais pas d'illusions avec ça. Je veux prendre les choses étape par étape: d'abord le championnat provincial, puis le record de la Mauricie. Ensuite, on verra.»

Environ 400 participants sont attendus, aujourd'hui, pour la 8e édition du Demi-marathon Marcel-Jobin, 7e étape du Circuit provincial Timex. En plus de l'épreuve de 21,1 km, une course de km est également au programme. Les plus jeunes, quant à eux, pourront participer à des courses de 1 et 2 kilomètres.

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