Le Nouvelliste 11 juin 2004 POINTS DE VUE Le patrimoine paroissial en danger
«Nous vivons, à Yamachiche, un autre triste exemple d'un jugement L'église de Yamachiche aura-t-elle sa Caisse pop? Ou la Caisse pop de Yamachiche aura-t-elle son église? Il semblerait que toutes les autorisations officielles (Évêché de Trois-Rivières et Mouvement Desjardins) sont maintenant signées entre ces instances pour permettre le mariage d'une Caisse populaire dans le stationnement «centre-est», en avant de l'église de Yamachiche. Est-ce possible et imaginable ? Il semble que nos élites dirigeantes ont dit oui à cette démesure!
La localisation de l'édifice bancaire sur les terrains patrimoniaux de
la paroisse de Yamachiche permettrait, selon les experts du Mouvement
Desjardins, de rehausser la satisfaction des membres de la Caisse
populaire de Yamachiche, laquelle satisfaction ne serait pas à l'égale
des autres centres de services Il faut espérer que les invisibles et confidentielles études des experts du Mouvement Desjardins soient justes et exactes, car la construction de ce local commercial en avant de l'église de Yamachiche viendra briser pour toujours un patrimoine paroissial unique au Québec. Il détruira à jamais le patrimoine architectural du village de Yamachiche chèrement bâti depuis plus de 130 années, et fièrement protégé et respecté, jusqu'à l'an dernier, par le clergé et sa fabrique, ses employés et ses citoyens.
Lors d'un vote secret après une messe dominicale de juin
2003, les personnes présentes auraient accepté la vente du terrain en
avant de l'église, pour 50 000 $, à la Caisse populaire. Les citoyens
pratiquants auraient bénéficié de trois semaines pour réfléchir sur ce
projet. Au dire de l'évêché, le processus est légal, peu importe la
procédure de votation, laquelle ne serait qu'accessoire à la décision,
puisque tous les pouvoirs appartiennent aux marguilliers.
Quant au président de la Caisse Nérée-Beauchemin, celui-ci déclarait en séance publique (mardi le 25 mai dernier), n'être tenu légalement à aucun exercice semblable (vote secret) vis-à-vis les membres de Yamachiche, même si le coût de la construction dépassera le million de dollars. «Nous avons tiré nos conclusions du vote secret des paroissiens l'an dernier» a sèchement tranché le président de la Caisse. L'affront des dirigeants de la Caisse n'a d'égal que leur innommable arrogance. À l'image des «Amis de la Batiscan», nous vivons, à Yamachiche, un autre triste exemple d'un jugement aveuglé par la seule logique financière, au détriment du respect de l'environnement (patrimoine paroissial cette fois-ci) et des valeurs autres que financière et économique. L'argent est un excellent moyen pour bâtir un monde meilleur, mais plus que jamais, il achète tout, même le sacré. C'est une énormité où tout est légal! Mais est-ce moral? La devise de Yamachiche est «Harmonie et Fierté»; espérons pour tout le monde que si l'église de Yamachiche doit avoir sa Caisse pop et son enseigne dans son stationnement, l'harmonie des paroissiens de Yamachiche demeurera plus grande que leur fierté. Il le faudra car, lorsqu'on n'a plus le respect du sacré, la fierté fout l'camp. Qui n'osera alors dire qu'il n'y a pas là que mépris certain envers ce lègue de nos aïeux? Précisons que l'évêché a laissé une dernière espérance: «Si Monseigneur Veillette recevait des lettres de citoyens indignés, il pourrait imposer un arrêt des procédures.» À vos plumes, citoyens, avant qu'il ne soit trop tard. L'adresse de l'évêché: 362, Bonaventure, Trois-Rivières, G9A 2B3.
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