La Coalition GO5 vient chercher des appuis politiques
à Yamachiche
(Jean-Paul Plante) - Beaucoup d’action le 7 juin, aux
fermes Jodani et Davido d’Yamachiche, alors que de
nombreux représentants de la coalition qui prône un
modèle agricole équitable, la Gestion de l’Offre (GO5)
étaient de passage à cet endroit sur cette ferme
laitière et avicole.
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DANIEL LAMY, propriétaire des fermes
où la Coalition GO5 s’est arrêtée, a
souligné l’importance pour les
producteurs de ne pas perdre la
gestion de l’offre. (Jean-Paul
Plante)
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Le GO5 défend
la gestion de l’offre dans cinq productions: le
lait, le poulet, le dindon, les oeufs
d’incubation et les oeufs de consommation.
Par
la même occasion, la coalition venait chercher
des appuis politiques. C’est pourquoi les
candidats du Bloc Québécois et du Parti Libéral,
MM. Guy André et Laurier Thibault, étaient
présents à cette rencontre à laquelle
participaient plusieurs chefs de file de cette
coalition dont le président de l’UPA, M. Laurent
Pellerin, et le nouveau conseiller technique de
la coalition de l’Union des producteurs
agricoles, M. Pierre-Marc Johnson, ex-Premier
ministre du Québec. Aussi présent à cette
rencontre, M. Roger D. Landry, ex-président et
éditeur de La Presse et membre de l’Union des
producteurs agricoles.
Juillet
La signature
probable d’un accord-cadre sur le commerce
agricole à l’Organisation mondiale du commerce
(OMC) en juillet, a amené GO5 Coalition pour un
modèle agricole équitable, la gestion de
l’offre, à intervenir dans la campagne
électorale fédérale.
M. Johnson,
dans son intervention, a insisté sur le fait que
la gestion de l’offre représente un système qui
a fait ses preuves et qu’il doit être maintenu.
La gestion de l’offre vise à limiter la
production en relation directe avec la
consommation et impose des barrières à
l’importation, a rappelé M. Johnson. Il a
insisté sur la rapidité avec laquelle les partis
politiques doivent prendre position sur cette
importante question, soit avant la prochaine
ronde de négociations de l’OMC. |
Pour sa part,
M. Roger D. Landry a mis en lumière l’importance
de l’agriculture comme moteur économique
régional de premier plan. «L’agriculture
contribue largement au dynamisme des
communautés. Les productions sous gestion de
l’offre assurent un revenu à des centaines
d’agriculteurs de la région. Elles sont
responsables de milliers d’emplois et génèrent
des millions de dollars annuellement. La menace
qui pèse sur ce modèle agricole devrait tous
nous interpeller comme citoyen, consommateur et
résident des régions», a mentionné M. Landry.
M. Lamy
M. Daniel
Lamy, propriétaire des deux fermes
yamachichoises où le GO5 s’est arrêté, a pris la
parole. Il est le quatrième membre de la
génération des Lamy a exploité la ferme
familiale du rang des Carons. Il a vibré un
témoignage convaincant sur l’importance du
maintien équitable du système de gestion de
l’offre.
«Si nous
perdions la gestion de l’offre, nous ne
pourrions plus concurrencer avec les producteurs
de pays étrangers où des subventions importantes
sont versées et où les normes visant la
protection de l’environnement ne sont pas aussi
sévères qu’ici au Québec», de dire M. Lamy qui
était accompagné de son épouse et d’un de ses
trois fils. Il ajoutait: «Dans un tel cas, je
serais forcé d’abandonner ma production, à moins
que le gouvernement ne me verse d’importantes
subventions.»
Pour sa part,
M. Laurent Pellerin, président de l’UPA, a
rappelé que 9 172 fermes du Québec sont sous
gestion de l’offre. Elles génèrent des recettes
agricoles de plus de 2,3 milliards de dollars et
procurent près de 70 000 emplois directs et
indirects. «Il est donc essentiel que les partis
politiques et leurs candidats s’engagent
formellement à s’assurer du maintien de ce
modèle agricole équitable à l’issue des
négociations», a-t-il dit.
Les
candidats
Les candidats
Guy André et Laurier Thibault étaient sur place.
Puisqu’il avait été décidé qu’un seul des deux
prendrait la parole et que lors d’un arrêt à
Montréal, c’était le candidat libéral qui avait
été invité à livrer son message, c’est le
candidat du Bloc Québécois, Guy André qui a pu
s’exprimer devant les membres de la coalition et
les producteurs agricoles qui étaient sur place.
Guy André a
déclaré que le Bloc allait défendre la gestion
de l’offre. «Si Ottawa bouge sur la gestion de
l’offre, les Libéraux vont connaître le
véritable pouvoir du Bloc et ils devront
reculer», a-t-il déclaré.
Laurier
Thibault, pour sa part, était très déçu de ne
pouvoir s’exprimer lors de cette rencontre. Il a
rappelé à L’ÉCHO avoir signé, le 1er juin, la
Déclaration d’appui un modèle agricole
équitable, la gestion de l’offre. Il a aussi
mentionné avoir fait part dans son programme
électoral agricole de sa préoccupation envers le
maintien du système de la gestion de l’offre et
de la reconnaissance des coûts de production.
«Qu’on arrête
de prendre les Libéraux pour des gens qui ne
veulent pas défendre l’agriculture», de dire M.
Thibault, visiblement agacé de ne pas avoir pu
prendre la parole à cette occasion. «On fait un
show bloquiste ici, ce matin», a lancé le
candidat libéral, visiblement choqué qu’on ne
l’ait pas invité à s’exprimer dans «le comté où
je suis candidat, un comté agricole.»
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