Contrastant avec le reste de la saison, ce
week-end permettait aux amateurs d'appâter
leurs proies sans être importunés par Dame
Nature. Aucun froid mordant ne limitait le
recours aux lignes. Les chaises longues
étaient sorties et le soleil avait déployé
ses rayons. Quant aux cabanes, des abris si
appréciés par temps sibérien, elles étaient
désertes.
Possédant une cabane avec son mari depuis
une vingtaine d'années, Jacqueline Gervais
jouissait d'une excellente perspective pour
comparer les saisons sur le lac
Saint-Pierre. «Ça n'a pas mordu de l'hiver,
mais ça commence à être bon», s'est-elle
réjouie en décrochant une perchaude de son
hameçon.
«Ça ne mord plus comme ça a déjà mordu,
corroborait sa fille, France Gervais. Avant,
les poissons étaient plus gros. En 2000, on
mettait deux hameçons après la même ligne et
deux perchaudes de 12 ou 13 pouces mordaient
en même temps.»
Samedi, les perchaudes prises au piège
étaient plus petites. Il n'était pas rare
d'en voir mesurer moins que six pouces et
demi. Et en deçà de cette longueur, la loi
oblige les pêcheurs à les remettre à l'eau.
En plus de la perchaude, il est aussi
possible de pêcher le doré, le brochet et la
loche sur le lac Saint-Pierre.
Il semble que l'affluence sur la glace ne
nuise pas au nombre de prises. Tout le
contraire de la pêche aux petits poissons
des chenaux, par exemple. «A
Sainte-Anne-de-la-Pérade, on ne prend pas de
poissons le dimanche parce qu'il y a trop de
monde», a indiqué Claudette Guillemette,
amie de Jacqueline Gervais.
En janvier et en février, Mme Guillemette
taquine généralement le poulamon chez des
amis qui ont un chalet privé. Passionnée,
elle s'y rend trois fois par semaine.
Lorsque se termine la saison à l'embouchure
de la rivière Sainte-Anne, elle déménage ses
pénates sur le lac Saint-Pierre.
«Je suis frileuse, a-t-elle avoué. C'est
pour cette raison que j'aime mieux les
petits poissons
des chenaux, où on reste dans les cabanes.
Mais, par un temps comme aujourd'hui, la
pêche blanche est aussi très bien ici.»