Le Nouvelliste 1er mars 2004

Une belle fin de semaine pour rattraper la saison

La pêche blanche battait son plein sur le lac Saint-Pierre

RICHARD BIRON
Yamachiche

À la hauteur de Yamachiche, les automobilistes circulant sur l'autoroute 40 pouvaient apercevoir une faune bigarrée sur la couche de glace recouvrant le lac Saint-Pierre. Experts comme néophytes étaient à l'oeuvre en cette fin de semaine de pêche blanche, la première vraie de la saison.

L'hiver est en effet loin d'avoir été idéal. «Ça a commencé tard et on n'a jamais réussi à avoir une fin de semaine de pêche complète. On perdait toujours une journée à cause de la neige ou de la poudrerie», a raconté Claude Désaulniers, propriétaire de la pourvoirie Qui Maur-icie, soulignant que, pour entretenir ses chemins, il a soufflé autant de neige cet hiver qu'au cours des trois dernières saisons.

Seuls les jours restants vont lui permettre de faire ses frais. «Pour tous les pourvoyeurs, ce sont les dernières semaines qui vont aider à couvrir les dépenses», a estimé M.Désaulniers, qui compte retirer les cabanes de la surface glacée dans deux week-ends.

«Je suis souvent le dernier sorti parce que je suis situé dans la baie de Yamachiche, loin du chenal. Ils ne cassent pas la glace par ici», a ajouté l'homme connu sous le pseudonyme de Ti-Noir.

 

 Chaises longues
déployées


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Photo Krystine Buisson

Frileuse, Claudette Guillemette préfère habituellement la pêche aux petits poissons des chenaux, où elle peut rester en tout temps dans sa cabane chauffée. Cependant, le temps clément du week-end lui permettait d'apprécier tout autant la pêche blanche sur le lac Saint-Pierre.

Contrastant avec le reste de la saison, ce week-end permettait aux amateurs d'appâter leurs proies sans être importunés par Dame Nature. Aucun froid mordant ne limitait le recours aux lignes. Les chaises longues étaient sorties et le soleil avait déployé ses rayons. Quant aux cabanes, des abris si appréciés par temps sibérien, elles étaient désertes.

Possédant une cabane avec son mari depuis une vingtaine d'années, Jacqueline Gervais jouissait d'une excellente perspective pour comparer les saisons sur le lac Saint-Pierre. «Ça n'a pas mordu de l'hiver, mais ça commence à être bon», s'est-elle réjouie en décrochant une perchaude de son hameçon.

«Ça ne mord plus comme ça a déjà mordu, corroborait sa fille, France Gervais. Avant, les poissons étaient plus gros. En 2000, on mettait deux hameçons après la même ligne et deux perchaudes de 12 ou 13 pouces mordaient en même temps.»

Samedi, les perchaudes prises au piège étaient plus petites. Il n'était pas rare d'en voir mesurer moins que six pouces et demi. Et en deçà de cette longueur, la loi oblige les pêcheurs à les remettre à l'eau. En plus de la perchaude, il est aussi possible de pêcher le doré, le brochet et la loche sur le lac Saint-Pierre.

Il semble que l'affluence sur la glace ne nuise pas au nombre de prises. Tout le contraire de la pêche aux petits poissons des chenaux, par exemple. «A Sainte-Anne-de-la-Pérade, on ne prend pas de poissons le dimanche parce qu'il y a trop de monde», a indiqué Claudette Guillemette, amie de Jacqueline Gervais.

En janvier et en février, Mme Guillemette taquine généralement le poulamon chez des amis qui ont un chalet privé. Passionnée, elle s'y rend trois fois par semaine. Lorsque se termine la saison à l'embouchure de la rivière Sainte-Anne, elle déménage ses pénates sur le lac Saint-Pierre.

«Je suis frileuse, a-t-elle avoué. C'est pour cette raison que j'aime mieux les petits poissons des chenaux, où on reste dans les cabanes. Mais, par un temps comme aujourd'hui, la pêche blanche est aussi très bien ici.»

 

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