La Presse régionale des AFFAIRES / décembre 2003

 

Femmes agricultrices


 

Le retour à la terre de Josée Isabelle
De la bureautique à l'agriculture

Même si elle a grandi sur la ferme familiale, a priori, Josée Isabelle ne se destinait pas à devenir agricultrice. Diplômée de l'École commerciale du Cap, la jeune femme, originaire d'Yamachiche, a travaillé pendant huit ans dans des domaines reliés à l'administration tels que la bureautique et la comptabilité avant d'effectuer un virage inatendu vers l'agriculture.

 

Yanick Poisson
yanickpoisson@yahoo.ca

Comme elle a eu la chance d'entrer en contact avec le « merveilleux » monde de l'agriculture alors qu'elle vivait sur la ferme familiale, il n'a fallu qu'une petite étincelle pour qu'elle revienne à ses anciennes amours. Cette étincelle, la troisième d'une famille de quatre enfants l'a rencontrée en 1986.

Le couple a acheté une ferme laitière comptant 56 vaches Holstein à pourcentage et 95 hectares de terre cultivable en 1991. À cette époque, la production annuelle par cache était de 6.400 kilos, et l'entreprise détenait un quota de 18 kilos par jour. Le poids vif' du troupeau était de 550 kilos.

Douze ans plus tard, la ferme compte maintenant 160 bêtes, dont 98 vaches à pourcentage, parmi lesquelles 80 sont en lactation. La production annuelle par vache est de 9 400 kilos, et le couple d'agriculteurs espère atteindre 10 000 kilos d'ici un an. L'entreprise détient maintenant un quotas de 91 kilos par jour, et le poids vif du troupeau est de 680 kilos.

La jeune femme détient actuellement 20% des parts de l'entreprise, et c'est pour elle toute une ferté. « C'est quand même bien pour une personne qui, au départ, devait passer sa vie à travailler dans un bureau... », a-t-elle laissé savoir.

 

Consolider famille et travail

Josée Isabelle s'est mariée en 1994 et elle a eu son premier enfant, un petit garçon nommé Jonathan, en 1995. Un an plus tard, l'agricultrice a reçu non pas un mais deux cadeaux du ciel alors que deux jumelles, Roxanne et Carol-Anne virent le jour.

Consolider travail et famille n'est pas chose facile lorsqu'on est agriculteur, et la mère de trois enfants s'en rend bien compte. Elle aimerait bien s'impliquer dans des organismes externes, mais elle doit limiter ses déplacements vu ses multiples obligations. Malgré tout, Josée Isabelle participe annuellement aux réunions pour le lait, à des journées de formation, au Salon de l'agriculture et à des soirées-bénéfices pour l'agriculture.
 

Voici à quoi ressemble l'horaire de Josée pour une journée régulière. Le lever du lit se fait très tôt, dès 4 h 30. C'est alors qu'elle se rend à l'étable afin de faire la traite des vaches et le travail routinier qui l'accompagne. À 7 h 15, c'est le retour à la maison, la préparation des déjeuners et le départ pour l'école des enfants. En fin d'après-midi, vers 15 h 30, l'agricultrice doit mettre de côté ses tâches quotidiennes pour aller chercher ses enfants et ainsi minimiser les pertes de temps occasionnées par le transport scolaire. Elle s'occupe de superviser devoirs et leçons avant de retourner à l'étable vers 16 h 45 pour la traite du soir.

Un milieu de vie dynamique

Malgré son horaire fort chargé, Josée Isabelle trouve le temps pour les loisirs, les activités et les sorties familiales. La famille pratique des sports tels le ski alpin, le patin à glace et la glissade en hiver, et la bicyclette et la natation au cours de la saison estivale. Elle a toutes sortes de projets en tête comme suivre des cours de peinture ou d'arrangement de fleurs séchées.

 

 

Par intérêt, curiosité et surtout par souci d'améliorer constamment les choses, l'agricultrice lit journaux et revues agricoles en plus de visiter des sites Internet spécialisés. Elle visionne régulièrement 'émission La semaine verte et rassemble les renseignements obtenus afin de les appliquer dans son quotidien.

Les modifications engendrées par cette étude active de l'agriculture ont permis à l'entreprise de Josée Isabelle de remporter un prix lors de la dernière compétition du mérite agricole. « J'ai bien apprécié l'expérience, puisque cela nous a permis de constater nos forces, mais également de reconnaître nos faiblesses. C'est un grand pas pour l'avenir », a-t-elle conclu.

     


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