Le Nouvelliste 10 avril 2003

 

ALIMENTS LUCYPURC

Le conflit de travail serait

pratiquement réglé


ISABELLE TREMBLAY
Yamachiche


«Tout ce que je peux dire c'est qu'on a une entente de principe sur la table des négociations», se réjouissait le représentant syndical des employés des Aliments Lucyporc, à la lecture des nouvelles offres patronales hier soir.

Alors qu'il se voyait déjà sur le piquet de grève en fin d'après-midi, à 20 h 30, le ton de Michel Boulanger de la Centrale des syndicats démocratiques était beaucoup plus optimiste. «Évidemment, je ne peux pas affirmer que les travailleurs accepteront les offres, mais disons qu'elles ont plus d'allure que celles de la fin de semaine dernière.»


LE NOUVELLISTE, STÉPHANE LESSARD

Les employés des Aliments Lucyporc ont diminué leur production de 50 % depuis lundi. Ce moyen de pression visait à accélérer les négociations avec leur employeur concernant la mise en application de leur nouvelle convention collective. Une stratégie qui pourrait avoir porté fruit.

D'ailleurs, les 185 employés de l'usine de coupe et d'abattage de porcs, réunis ce matin, évalueront si les propositions de leur employeur tiennent la route.

Ces syndiqués vivent un conflit avec la direction des Aliments Lucyporc depuis plusieurs mois. La mise en application de leur nouvelle convention collective est au coeur du litige. Et les tensions ont été des plus vives dimanche, alors qu'ils votaient massivement en faveur d'un mandat de grève et de l'application de moyens de pression.

Dès lundi, les employés ont diminué leur production de 50 %. Ce moyen de pression visait à accélérer les négociations avec leur employeur concernant la mise en application de leur nouvelle convention collective.

Depuis, ils vivaient dans l'attente d'une réplique de l'employeur qui avait déjà proposé d'augmenter les salaires de 9,8 % la première année et de 2 % en 2004 et 2005. Aliments Lucyporc leur offrait aussi d'indexer les salaires en fonction du coût de la vie pour les deux dernières années de la convention, soit de 2 à 3 % jusqu'en 2007.

« Ça ne reflétait pas nos demandes, qui sont établies en fonction des salaires et des conditions des travailleurs des abattoirs de l'ensemble de la province», explique Claude Jetté, conseiller syndical en négociation à la CSD.

Ainsi, des hausses salariales de l'ordre de 20 à 25 % sont exigées des employés pour que leur rémunération soit similaire à celle de leur collègues québécois. «On parle d'environ un dollar de plus de l'heure, ce qui reporterait le taux horaire à plus ou moins 12 $», estime M. Jetté.

Rappelons que les Aliments Lucyporc est une société immatriculée depuis août 1998 et détenue par un agriculteur de Farnham en Montérégie. Ce dernier est actionnaire principal et possède des actifs dans d'autres entreprises de sa région, notamment les Élevages du Haut-Richelieu et la Meunerie Robitaille. La compagnie Maple Leaf Foods a aussi des actions dans l'usine de coupe et d'abattage de porcs.

L'entreprise a récemment inauguré une deuxième usine à Yamachiche, voisine de la salle de coupe. Pour le moment une quinzaine d'employés s'y affairent. La CSD, qui sait depuis peu qu'elle représentera également ces travailleurs, n'a pas encore rédigé leur convention.

Notons que Le Nouvelliste a tenté à plusieurs reprises de communiquer avec les dirigeants locaux de Lucyporc à Yamachiche et avec leur actionnaire principal, aucun n'avait retourné les appels avant de mettre sous presse.


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