Le Nouvelliste 20 février 2003

 

Boulevard de la démocratie


L'auteur, Francis Hénault,
est un résidant de Yamachiche.

Harmonie et fierté! Telle est la devise de notre municipalité, Yamachiche, qui fête également son 300e anniversaire de fondation cette année.

Cependant, il suffit de lire Le Nouvelliste, ces derniers jours, pour constater que certains citoyens ont plutôt l'esprit à l'opposition qu'à la fête et qu'une lutte à finir s'y dessine à propos d'une rue... d'un chemin... d'une route... d'un boulevard!

Quelle harmonie, n'est-ce pas? Plutôt la zizanie! D'un côté, il est vrai qu'il existe une problématique au niveau de la nomenclature du chemin public sur cette artère qui mène jusqu'à St-Barnabé-Nord, dont le nom de la route 153 est Notre-Dame, et par la suite St-Boniface dont le nom de la route 153 est boulevard Trudel.

Or, on invoque même des questions de sécurité pour justifier l'intervention du conseil municipal, prétendant qu'en cas d'urgence, une confusion pourrait survenir. D'un autre côté, l'intervention du conseil municipal est immensément motivée par le fait qu'on perçoit en cette question de sécurité une belle occasion de rendre hommage à un grand pionnier de la municipalité.

Cependant, toute cette situation dérange les résidants de cette route au point où ils ne veulent pas que leur chemin change de nom.

La preuve, une pétition d'une grande majorité de résidants fut déposée un peu avant les fêtes, afin de renverser la décision du conseil d'y aller de ce changement.

C'est d'ailleurs ce qu'ils ont exprimé en très grand nombre, lundi dernier, lors de la dernière séance du conseil municipal, mais tous les conseillers avec le maire Isabelle en tête, ne les ont pas écoutés. Seulement entendus, mais pas écoutés puisque leur décision était déjà prise.

On peut déjà entendre le maire dire à haute voix: «mais il y avait beaucoup d'autres gens de la municipalité favorables à ce projet». Oui, certes, mais ils étaient où le soir du 17 février dernier? Et favorables ne veut pas nécessairement dire concernés!

Quoiqu'il en soit. on peut facilement dire sans se tromper que tous les citoyens présents à cette séance ont pu apprécier tristement la saveur amère de la démocratie des temps modernes. Pour faire amende honorable, le maire Isabelle a laissé la parole dès le départ aux citoyens présents afin qu'ils s'expriment sur le fameux projet de règlement du changement toponymique de la route 153. Que de poudre aux yeux!

La démocratie, ce n'est pas juste une question d'apparence, mais il faut aussi suivre ce qu'elle nous dicte. De surcroît, la démocratie c'est la voix du peuple. Ce sont les éléments fondamentaux de ce grand principe que malheureusement tous les politiciens contemporains, ceux de Yamachiche en tête, se targuent à utiliser à toutes les sauces.

Dans le cas qui nous occupe, le maire et ses conseillers ont tout simplement berné la population yamachichoise en lui laissant la parole ce soir-là, car ils n'ont tenu compte d'absolument aucun commentaire fait par la majorité des gens concernés par ces changements pour prendre leur décision.

Le conseil municipal de Yamachiche a fait ses choix le soir du 17 février dernier. Il a choisi la politique au détriment de la démocratie. Un jour, et ce jour viendra, il sera rejoint par le plus grand pouvoir du peuple, c'est-à-dire le jour de l'élection.


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