On tente
d'éviter le pire
Le Foyer Ernest-Jacob
sera-t-il démoli?
(Jean-Paul Plante) - La démolition
du Foyer Ernest-Jacob (FEJ) d’Yamachiche est dans la mire du Centre
de santé de la MRC de Maskinongé (CSMM) comme bâtiment à démolir,
dans un avenir très rapproché. C’est ce qu’a laissé savoir le
directeur général du CSMM, M. Yves Martin, lors d’un point de presse
donné le 22 novembre dernier, à Louiseville.
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YVES MARTIN
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L’annonce de la démolition
avait été faite au conseil des maires de la MRC de Maskinongé,
en octobre, a mentionné M. Martin. «Le Centre se voit
malheureusement contraint d’entamer, dès maintenant, les
démarches de démantèlement de l’immeuble», a lancé M. Martin.
Celui-ci motive la décision par l’absence d’acquéreur
remplissant les conditions d’admissibilité à la vente de
l’immeuble.
Habitations populaires du
Québec
L’appel d’offres relativement
à la vente du FEJ a été lancé en octobre. Il s’est terminé le 5
novembre. Une seule offre d’achat conditionnelle a été
présentée, soit celle des Habitations populaires du Québec.
«Mais à la suite d’une analyse de la soumission, celle-ci a dû
être rejetée parce qu’elle ne rencontrait pas les exigences de
conformité stipulant qu’une offre d’achat conditionnelle n’était
pas recevable», de préciser M. Martin.
Habitations Populaires du
Québec a présenté une offre d’achat au montant de 1 $. Cette
offre étai assortie de nombreuses conditions comme la
réalisation d’une étude de marché concluante, l’obtention de
subventions dans le cadre du programme Accès-Logis du
gouvernement provincial, la levée par la fabrique d’Yamachiche
voulant que le bâtiment poursuive sa vocation d’aide aux
personnes âgées. |
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Le maire Isabelle est offusqué.
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«Or, le devis d’appel
d’offres fourni par le Centre de Santé de la MRC de Maskinongé à
tout organisme intéressé à soumissionner était clair: toute
offre conditionnelle ou restrictive de la part d’un
soumissionnaire entraînait automatiquement le rejet de cette
offre. Une telle exigence n’est ni abusive ni anormale, puisque
les directives gouvernementales demandent qu’elle soit posée et
respectée lorsqu’il y a disposition d’édifices gouvernementaux
excédentaires», de dire le d.g. du CSMM.
Selon M. Martin, l’étape
(appel d’offres) a été franchie après que de très nombreux
efforts aient été consacrés depuis 1999 pour trouver une
nouvelle vocation au FEJ. «Après avoir été offert sans succès à
tous les organismes gouvernementaux de la région,un projet de
centre communautaire pour les aînés a dû être abandonné comte
tenu l’absence d’engagement manifesté par la municipalité
d’Yamachiche», a déclaré le d.g. du CSMM.
Il a terminé son intervention
en ces termes: «Le récent appel d’offres s’étant révélé
infructueux, le CSMM doit maintenant s’assurer de disposer du
bâtiment en toute sécurité et dans les meilleurs délais«.
L’hypothèque de 535 000 $ en
vigueur sur le Foyer Ernest-Jacob sera absorbée par le
gouvernement, a laissé savoir M. Martin.
Le maire Michel Isabelle
d’Yamachiche et le député Rémy Désilets sont intervenus dans le
dossier et font en sorte que l’on puisse éviter l’irréparable,
soit la démolition. |
«On n’a pas le droit de démolir un tel bâtiment» - Michel Isabelle
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Rémy Désilets
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Le maire d’Yamachiche, M.
Michel Isabelle est d’avis qu’on n’a tout simplement pas le
droit de démolir un bâtiment comme celui du Foyer Ernest-Jacob.
«Ce n’est pas d’hier que l’on tente de propager l’idée que c’est
presque un taudis. Pour sa part, l’architecte Roger Villemure
dit que le bâtiment est en bon état et sécuritaire.»
C’est en ces termes que le
maire yamachichois a répondu d’entrée de jeu lorsque L’Écho lui
a demandé ses commentaires sur la décision du Centre de santé de
la MRC de Maskinongé de démolir le Foyer Ernest-Jacob (FEJ) et
ce, dans un avenir pas très lointain.
Selon M. Isabelle, un ardent
défenseur du Foyer, des éléments nouveaux permettent de demander
au gouvernement plus de souplesse au gouvernement et au Centre
de santé. «Tout le monde est au courant de la politique de la
ruralité et du montant de 1,7 million $ qui ira à la MRC de
Maskinongé. Or, dans cette politique, note M. Isabelle, «On
parle d’une problématique du logement social dans Maskinongé».
Si le ministère de la Santé est prêt à absorber le montant de
l’hypothèque de 535 000 $, pourquoi ce montant ne serait-il pas
remis aux Habitations populaires du Québec via le programme
Accès-Logis?,questionne-t-il. Pour M. Isabelle, l’évaluation du
terrain et de la bâtisse, qui est de 1,5 million $ représente
fort bien «la part du milieu». À cela, M. Isabelle ajoute que le
coût de la démolition serait d’environ 70 000 $. Tous ces
éléments mis en commun font en sorte qu’il serait avantageux de
prendre encore du temps plutôt que de poser des gestes
irréparables.
Pas la charité...
Selon le maire Isabelle, «Si
le ministre de la Santé connaissait les nouveaux développements
dans le dossier, il retarderait le processus de démolition
envisagé par le Centre de santé de la MRC de Maskinongé». À cet
égard, le maire mentionne qu’un partenaire majeur a manifesté de
l’intérêt pour le FEJ, la semaine dernière. «Des éléments
nouveaux font en sorte que nous avons confiance dans la
possibilité d’éviter la démolition et dans la relance du Foyer
qui viendrait combler une lacune dans la MRC au niveau du
logement social.
Le maire Isabelle a rencontré
le député Rémy Désilets et celui-ci , à son tour, a parlé au
ministre François Legault, mardi dernier. Lors de sa rencontre
avec le député, il a été notamment question des nouveaux
éléments dans le dossier. «Le député a été informé qu’avec les
70 000 $ que l’on injecterait pour la démolition du foyer, il
serait possible de chauffer et d’éclairer le Foyer jusqu’à ce
que les partenaires intéressés à sa relance puissent en arriver
à des ententes qui permettront de relancer le bâtiment.»
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M. Isabelle a conclu en ces
termes: «On demande une dernière chance afin de sauver le Foyer
Ernest-Jacob. On ne demande pas la charité. Personne ne pourra
dire qu’on n’aura pas tout essayé afin de sauver le Foyer et de
lui donner une vocation qui lui permettra de jouer pleinement un
rôle social intéressant pour le milieu», de conclure le maire.
Désilets-Legault
Par ailleurs, L’Écho s’est
entretenu avec le député Rémy Désilets à Québec, mardi
après-midi. M. Désilets a laissé savoir qu’il avait rencontré le
ministre François Legault, tôt en matinée, afin de l’informer
des derniers développements dans le dossier.
«J’ai demandé au ministre de
reporter l’échéance afin de permettre à la municipalité de
mettre de l’avant un projet rassembleur. La proposition a été
reçue positivement par M. Legault. Il m’a dit qu’il mettait ses
fonctionnaires sur le dossier et qu’il me reviendrait au cours
de la semaine sur le sujet», de préciser le député.
M. Désilets se dit confiant
de recevoir une réponse positive du ministre. «Il est possible
d’arrêter la machine administrative gouvernementale qui est en
marche dans le dossier. Il faut mettre «la switch à off», se
rasseoir et régler le dossier une fois pour toutes. Il faut que
ce soit la bonne fois», de déclarer le député.
Selon lui, il est important
que tout le monde se mobilise autour d’un projet qui aura de
l’avenir. «Il faut éviter de prendre des décisions irréparables
et ne pas couper ni l’électricité ni le chauffage. Faut se
tourner vite. Il est préférable de s’engager dans un sprint
plutôt que tout le monde sorte perdant de cette situation, soit
la municipalité et le gouvernement. Un projet mobilisateur est
possible et nous n’avons pas le droit de l’ignorer», conclut M.
Désilets. |
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