Le Nouvelliste 17 décembre 2002

«J' espère qu'on va servir d'exemple»

Deux batailles pour sauver son foyer
mènent Yamachiche à la victoire


BRIGITTE TRAHAN
Yamachiche

C'est un maire rayonnant qui se tenait devant les médias, hier matin. Michel Isabelle et son équipe auront finalement dû mener deux luttes pour sauver le Foyer Ernest-Jacob. La première visait à conserver la vocation du foyer, mais elle avait échoué. La seconde, contre la démolition de l'édifice, es!, un succès inattendu.

«J'espère que le Foyer Ernest-Jacob va servir d'exemple et qu'il n'y aura plus jamais de cas comme celui-là au Québec», a commenté M. Isabelle en marge de la conférence de presse.

Le maire Isabelle et le député de Maskinongé, M. Rémy Désilets, ont confirmé que la municipalité a acheté la bâtisse pour 1$ et recevra 70 000 $ du gouvernement, soit la somme qu'il aurait fallu payer pour démolir l'édifice. De plus, le gouvernement s'est engagé à payer l'hypothèque de 535 000 $, ce que Yamachiche demandait depuis des mois.

C'est d'ailleurs la question de l'hypothèque qui a retardé l'aboutissement des discussions entre la municipalité et le gouvernement, a fait valoir le maire Isabelle, hier. « On nous disait que l'hypothèque serait payée à condition qu'on s'engage à acheter l'édifice et nous demandions au gouvernement de payer l'hypothèque avant qu'on s'engage à acheter l'édifice», raconte-t-il.

La promesse d'achat ayant été signée le 12 décembre, il ne reste plus que l'approbation des fonctionnaires pour être certain à 100 % que l'édifice reviendra à la municipalité. «Mais j'ai bien confiance», a laissé savoir le maire Isabelle.

 


LE NOUVELLISTE: STÉPHANE LESSARD

Le député de Maskinongé, M. Rémy Désilets, et le maire d'Yamachiche (à droite), M. Michel Isabelle, se réjouissaient tous les deux de l'issue du dossier, hier.

La bâtisse, que le ministère de la Santé et des Services sociaux avait cataloguée comme désuète, est vantée par le maire comme étant, au contraire, une véritable perle. «Quand tu veux tuer ton chien, tu dis qu'il a la rage», fait valoir le maire.

« Je pense qu'on a amplifié. On avait fait faire une étude de cette bâtisse par un architecte en l'an 2000 et elle était très bien à ce moment-là. Elle est dotée de gicleurs, possède une génératrice performante. Nous ne sommes pas inquiets de son état. Et depuis sa fermeture, elle a toujours été chauffée», précise-t-il.

La promesse d'achat de la municipalité sera valide jusqu'au 1er mars 2003. Il restera quelques étapes à franchir pour finaliser le dossier, étapes auxquelles le député Désilets entend bien prendre part pour voir au bon dénouement.

Le maire Isabelle ajoute qu'il ne reste plus qu'à trouver des promoteurs. La municipalité se donne environ un an pour trouver preneur puisque l'hiver, il faudra débourser environ 1500 $ par mois pour le chauffage et l'entretien.

La question de la démolition n'est pas exclue si jamais personne ne se porte acquéreur. On ignore encore la vocation que pourrait avoir l'édifice mais une clause limitative imposée par la fabrique, qui est propriétaire du terrain, imposera d'en faire un endroit à caractère communautaire et non commercial.

Il n'est pas impossible qu'une partie de l'édifice soit convertie en logements et une autre en salle de réunion. D'autres projets sont aussi dans l'air.

 

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