Le Nouvelliste 13 septembre 2002

Seize maires de la MRC de Maskinongé refusent de payer pour ce centre sportif

Non à l'aréna de Louiseville


 

BRIGITTE TRAHAN
Louiseville

 

Le Nouvelliste, Alain Bédard

  Les maires de la MRC de Maskinongé ne veulent pas payer pour l'aréna de Louiseville.

Seize des 17 maires de la MRC de Maskinongé demandent au ministre des Affaires municipales, M. André Boisclair, de respecter leur décision de ne pas reconnaître le Centre sportif de Louiseville à titre d'équipement supralocal.

Les 16 maires demandent du même coup au ministre d'ignorer la recommandation que vient de lui faire la Commission municipale du Québec. "Il est temps que le gouvernement du Québec, dans l'application de ses politiques de régionalisation et de décentralisation, cesse de dicter à une MRC comme la nôtre ce qu'elle doit accepter ou ne pas accepter", peut-on lire dans la résolution adoptée à 16 voix contre une (celle de Louiseville) lors de la dernière assemblée publique de la MRC.

En octobre, les maires avaient unanimement rejeté la demande de la ville de Louiseville. La ville avait alors exprimé son désaccord directement à la ministre des Affaires municipales et de la Métropole, d'où une analyse du dossier par la Commission municipale du Québec et une décision ultérieure en faveur de Louiseville.

Les maires estiment que l'initiative de la ville de Louiseville "apporte amertume et dissension dans la MRC de Maskinongé et que tous les combattants de cette longue guerre fratricide qui se prépare en sortiront meurtris et vindicatifs", peut-on lire dans la résolution de la MRC.

L'amertume est d'autant plus grande que le déficit annuel du Centre sportif de Louiseville se chiffre à 240 574 $.

Les 11 municipalités visées par ce projet (les autres n'ayant été regroupée dans la MRC de Maskinongé qu'en janvier 2002), soutiennent dans leur mémoire que Louiseville a manqué de respect envers elles en faisant une demande de reconnaissance du Centre sportif malgré un rejet majoritaire de cette proposition par le conseil des maires. Selon elles, le geste de Louiseville n'est qu'une "quête d'argent."

 

Il faut dire que la ville disposerait d'un pouvoir important si cet équipement était officiellement reconnu supralocal. Elle aurait un droit de veto sur certaines décisions et détiendrait 60,56 % des votes dans un éventuel comité administratif du centre sportif. Louiseville veut aussi demeurer propriétaire de l'équipement et en assumer la gestion.

Il faut dire que la ville y est allée d'arguments convainquants pour gagner son point. Les usagers non-résidants de Louiseville représentent 42 % des inscriptions au hockey mineur et 48 % des inscriptions au patinage artistique. Du côté de l'équipe de hockey Le National, les utilisateurs proviennent à 87 % de l'extérieur de Louiseville et même de l'extérieur de la MRC, dans quelques cas.

Louiseville soulève aussi la question des activités à caractère régional qui se tiennent dans son aréna comme la Foire commerciale et le Festival de la galette de sarrasin, sans compter les activités scolaires et parascolaires pour les jeunes de tout le territoire.

Malgré les nombreux mémoires déposés par les autres municipalités, la commission "considère que la ville de Louiseville a fait une preuve claire et non contredite du caractère supralocal de son équipement."

Rappelons que la loi adoptée par l'Assemblée nationale en juin 2000 sous le nom de "Loi modifiant la Loi sur l'organisation territoriale municipale et d'autres dispositions législatives" permet de faire payer par un ensemble de municipalités-utilisatrices un équipement qui, autrement, ne serait assumé financièrement que par la municipalité-propriétaire.

 

 

 

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