Le Nouvelliste 2 septembre 2002

Jocelyne Ébacher: agricultrice de passion

BRIGITTE TRAHAN
Yamachiche

Jocelyne Ébacher a passé les premières années de sa vie à Saint-Prosper. Travail oblige, ses parents déménagent à Cap-de-la-Madeleine quand elle est encore toute jeune. Comme elle le dit elle même, on a alors sorti la fille de la campagne mais pas la campagne de la fille. Lorsqu'elle s'est mise à sortir avec Daniel Lamy, un jeune agriculteur d'Yamachiche, Jocelyne est tombé en amour avec l'homme de sa vie tout en réalisant du même coup son plus grand rêve, retourner vivre en campagne.

Ça fait déjà 20 ans de cela et bien du chemin a été parcouru, depuis. Jocelyne Ébacher a remporté le prix d'Agricultrice de passion, il y a quelques jours, lors du gala annuel du Syndicat des agricultrices de la Mauricie. Cette reconnaissance rappelle que dans le chemin des Caron, à Yamachiche, il y a aujourd'hui une agricultrice toute dévouée à son métier et une femme d'affaires redoutable.

Jocelyne Ébacher est de la génération des femmes qui commençaient à peine à prendre leur place en agriculture. Elle et son conjoint ont établi deux fermes: JODANI, une élevage de vaches laitières et culture de céréales dont il possède 80 % des parts et DAVIJO, un élevage de poulets à rôtir, destinés à la chaîne de restaurants St-Hubert, dont elle est propriétaire à
 80 %.

 


LE NOUVELLISTE, ALAIN BÉDARD

Mme Jocelyne Ébacher, une passion sans bornes pour l'agriculture.

C'était un peu révolutionnaire comme situation, il y a 20 ans à peine.«Quand les fournisseurs venaient che nous, il demandaient à voir le propriétaire. Je leur disais que c'était moi. Alors, ils demandaient à voir l'autre propriétaire!», se souvient-elle non sans bien rire de la chose aujourd'hui.

Comme l'explique Mme Ébacher:«J'ai toujours aimé mieux marcher à côté de mon mari plutôt qu'en arrière.»

Sur la ferme où ils élèvent trois garçons de 20, 17 et 14 ans, le couple Ebacher-Lamy aime bien partager les tâches sans égard au nombre de parts que chacun possède ici ou là.

Debout à 5 h, Mme Ébacher nettoie et met de la litière propre à chaque vache pendant la traite, soigne les génisses et donne du lait et de la moulée aux petits veaux. Le troupeau Holstein compte 40 vaches et autant de sujets de remplacement. Bien entendu, en plus de voir à toute la comptabilité de l'entreprise, c'est elle qui soigne aussi ses poulets plusieurs fois par jour pendant que les hommes sont au champ.

Chaque moment passé à travailler à l'étable et au poulailler est bien dégusté car en 1998, la ferme a été détruite et tous les animaux ont péri à la suite d'un incendie majeur. Des années de travail se sont envolées en fumée «car nous avions réussi à bâtir notre propre troupeau de Holstein pure. race. Il a donc fallu recommencer à zéro», racontetelle.

Au moment de l'entrevue, elle soignait une petite génisse de deux jours du nom de Gala en l'honneur du gala des agricultrice où Mme Ébacher a remporté le titre d'agricultrice de passion. «Gala est la deuxième génération de l'élevage JODANI», annonce-t-elle fièrement. La passion aura donc eu raison des durs coups de la vie.

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