Le Nouvelliste 29 juillet 2002

Feux d'artifice et flambeaux

Les activités du tricentenaire d'Yamachiche ont pris leur envol

 

RICHARD BIRON
Yamachiche


                                                                                 LE NOUVELLISTE, STÉPHANE LESSARD  

Mgr Jean-Guy Hamelin a célébré la messe qui a clôturé la neuvaine de sainte Anne,
samedi soir. Cette célébration eucharistique a
coïncidé avec le début des
activités des Fêtes
du tricentenaire dYamachiche.
       

Une fois de plus, les environs de l'église d'Yamachiche ont majestueusement brillé, en cette fin du mois de juillet. Cette année toutefois, les lueurs nocturnes ont été plus impressionnantes qu'à l'habitude. C'est qu'en plus des flambeaux généralement utilisés pour la procession marquant la fin de la neuvaine à sainte Anne, un long feu d'artifice a ouvert les Fêtes du tricentenaire de la municipalité.

Le comité organisateur avait en effet décidé de faire coïncider la traditionnelle messe de clôture de la neuvaine avec l'ouverture officielle des célébrations du troisième siècle d'existence de la localité. L'une et l'autre ont été célébrées en l'église de la paroisse de Sainte-Anne-d'Yamachiche, bondée pour l'occasion.

Au cours de la cérémonie d'avant-messe, le président d'honneur du tricentenaire a été présenté au public. Le poète et médecin Nérée Beauchemin, originaire d'Yamachiche, est ainsi venu se décrire au micro, à la première personne du singulier.

Les plus perspicaces auront remarqué le caractère anachronique de sa présence. Comment un homme né en 1850 et mort en 1931 pouvait-il, à l'aube du XXIe siècle, prendre la parole? Le poète était évidemment personnifié par quelqu'un d'autre, soit le Yamachichois Gaétan Blais qui, arborant un costume d'époque et une moustache postiche, prenait plaisir à faire connaître ce fier ambassadeur de la municipalité.

«Nérée Beauchemin était un homme d'une très grande et d'une très belle sensibilité, expliquait M. Blais. Voulant dépasser les règles de la simple rhétorique, il disait par exemple que les alexandrins étaient un carcan empêchant d'exprimer la sensibilité et la beauté.»

M. Blais a appris à découvrir Nérée Beauchemin après avoir su qu'il allait l'incarner toute l'année durant, soit le temps que dureront les festivités du tricentenaire. Il a notamment apprivoisé ses deux oeuvres, Floraisons-matutinales et Patrie intime, un recueil dont il a lu la pièce maîtresse samedi soir. «Je voulais colorer ma présentation d'émotions et d'un sentiment d'appartenance à Yamachiche», a-t-il indiqué, soulignant que Nérée Beauchemin nourrissait beaucoup de fierté pour sa municipalité.

C'est sur cette fibre yamachichoise que Mgr Jean-Guy Hamelin a aussi voulu jouer dans l'homélie de la célébration eucharistique vouée à sainte Anne, qui a suivi la cérémonie d'ouverture des Fêtes du tricentenaire. Natif de Saint-Séverin-de-Proulxville, l'homme d'Église a souligné que la sainte du jour était la mère de Marie et, surtout, la grand-mère de Jésus.

À la retraite depuis quatre mois, l'ancien évêque de Rouyn-Noranda a profité de l'occasion pour louanger ces grands-mères qui ont façonné leur communauté. « A vous, il est donné de connaître des femmes de la trempe de sainte Anne qui ne seront pas canonisées comme elles, mais qui sont canonisables», a-t-il déclaré.

Puis, au terme de la messe, tous sont sortis de l'église et ont défilé dans le cimetière situé à proximité. Ils se sont rassemblés autour de la majestueuse statue de sainte Anne, récitant des intentions de prière.

«Quand tu demandes un service à Sainte-Anne, elle te le rend», affirmait Réjean Lamirande, venu assister à cette fête de sainte Anne avec sa famille. «Je suis né en 1957 et je n'ai jamais manqué une fête», soulignait-il, accompagné de ses trois filles, Marie, Sophie et Annick. «Sainte Anne n'a pas encore exaucé de mes faveurs, indiquait quant à elle sa conjointe Élyse Bastien. Mais peut-être que ça va venir un jour. On ne sait jamais!»

Après les prières à sainte Anne, les citoyens sont passés à un autre registre, se déhanchant au son des chansons folkloriques interprétées par le groupe La Criée. Puis vint le temps du feu d'artifice, un événement auquel les Yamachichois n'avaient pas eu droit depuis trois ans.

Et celui du tricentenaire, d'une durée d'environ une demi-heure, a impressionné, tant par sa longueur que ses couleurs. L'émerveillement était palpable chez les citoyens lorsque le chiffre « 300 » , formé de pièces pyrotechniques, est apparu à l'horizon au terme du feu d'artifice. Il a alors donné le ton à une année de festivités à venir.


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