Le Nouvelliste 9 avril
2002
300 postes disponibles
GUY VEILLETTE
Louiseville
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Le Nouvelliste, Alain Bédard |
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Denis Trahan, président -directeur-général de l'abattoir ATrahan Transformations inc d'Yamachiche. |
Depuis deux ans, Denis Trahan prend la peine d'envoyer par courrier un dépliant pour vendre son entreprise aux quatre coins de la région. C'est la meilleure façon qu'il a trouvée pour recruter des bouchers industriels. Car chez ATrahan Transformation inc d'Yamachiche, les besoins sont pressants.
"J'embaucherais dix personnes demain
matin", assure le président - directeur général de cette entreprise qui en
compte déjà 175, et surtout, qui connaît une croissance importante depuis une
dizaine d'années.
La sollicitation par courrier a permis à M. Trahan de se trouver une
cinquantaine d'employés, selon lui. "On essaie de se démarquer", explique-t-il
simplement. "On affiche très clairement nos conditions de travail, nos avantages
sociaux. Et ça fonctionne! C'est un bon véhicule promotionnel, qui fait beaucoup
jaser."
M. Trahan n'est pas le seul employeur à faire des pieds et des mains pour
dénicher de la précieuse main-d'oeuvre dans la MRC de Maskinongé. Hier matin, un
point de presse présenté par Emploi Québec et le Centre local de développement
lançaient un cri d'alarme pour attirer les gens à la recherche d'un emploi. Dans
la MRC de Maskinongé, plus de 300 postes doivent être comblés le plus rapidement
possible, dans les secteurs du meuble, de la transformation alimentaire et de
l'impression.
Un discours qui tranche avec les données toujours un peu déprimantes sur le taux
de chômage régional. "Pourtant, on est tous d'accord pour dire qu'on a de la
difficulté à se trouver de la main d'oeuvre", souligne M. Trahan. "Dans
l'environnement d'une population vieillissante, qui a de moins en moins
d'enfants et dont les jeunes deviennent de plus en plus scolarisés, c'est
normal. Pour les chaînes de fabrication, quelles qu'elles soient, des problèmes
sont à venir."
Pour attirer l'attention des personnes à la
recherche d'un emploi, la MRC de Maskinongé a donc décidé d'afficher clairement
ses besoins. À deux endroits à Louiseville, un immense panneau claironnant
l'urgence de ces postes à combler a été installé.
Selon Manon Ross, directrice générale au Centre local de développement de la MRC
de Maskinongé, trois facteurs expliquent ce boum industriel. Il s'agit de
l'augmentation constante des activités d'exportation, surtout dans le secteur du
meuble; l'innovation dans la fabrication des produits comme dans leur
commercialisation, ainsi qu'une gestion avant-gardiste qui anticipe les
tendances du marché.
Mme Ross précise qu'il existe présentement 174 entreprises industrielles qui
emploient 4735 personnes dans la MRC de Maskinongé. "Nous pouvons nous
enorgueillir d'être le territoire le plus industrialisé per capita en Mauricie",
souligne-t-elle.
EN AUTOBUS!
Lors du point de presse d'hier matin, on a surtout insisté sur les besoins
de six entreprises de cette municipalité régionale de comté, qui embauchent
ensemble environ 1300 personnes. Il s'agit de Bermex international, ATrahan
Transformation, Canadel, Aliments Lucyporc, Dinec et Imprimerie Gagné.
Ces entreprises se démarquent plus particulièrement en raison de leur
spectaculaire expansion. Une croissance si rapide, en fait, qu'on peine à
trouver des employés pour gérer tout ça.
Prenez l'exemple d'Imprimerie Gagné. Au cours des prochains jours, elle recevra
une nouvelle presse pour les volumes de littérature et d'école. Un
investissement de 3,5 millions $, qui provoquera l'embauche d'une vingtaine de
personnes au cours des 18 prochains mois. La modernisation des équipements est
entreprise depuis juin 2001, et le Groupe Transcontinental a prévu environ 10
millions de dollars pour cette cure de rajeunissement.
Ce genre de bonne nouvelle stimule l'économie d'une région, aucun doute
là-dessus. Préfet de la MRC de Maskinongé, Jocelyne Elliot-Leblanc désire
faciliter les démarches de tout citoyen de la Mauricie intéressé par ces offres
d'emploi.
"Il faut être capable d'accueillir les gens de Trois-Rivières et Shawinigan",
fait-elle remarquer. "On doit donc trouver les moyens pour faciliter leur
transport dans la MRC de Maskinongé. Avec l'été qui vient, en territoire
agricole, on aura besoin de main-d'oeuvre. Nous avons donc demandé au
gouvernement du Québec un montant pour créer un circuit d'autobus."
La mairesse de Louiseville laisse entendre qu'il devient tout à fait normal,
dans les circonstances, de se démener pour aider les entrepreneurs de la région
à combler leurs besoins.
"C'est plaisant de souligner ce dynamisme", fait-elle remarquer. "Imaginez la
situation inverse, à savoir qu'une entreprise de 300 employés fermait ses
portes. Trois cents emplois, c'est énorme!"
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