Le Nouvelliste 20 mars
2002
BRIGITTE TRAHAN
Louiseville
Le projet d'achat de deux équipements de pinces de désincarcération, un pour le nord et l'autre pour le sud du territoire de la MRC de Maskinongé, risque de ne pas se dérouler comme prévu.
Le 11 mars, le conseil municipal de
Louiseville a en effet tenu une assemblée spéciale de toute dernière minute - à
laquelle ni les médias ni le public n'ont pu être conviés tant elle s'est
décidée spontanément - afin d'adopter une série de conditions qu'il entend
imposer au projet.
Selon le maire d'Yamachiche, M. Michel Isabelle, qui en a discuté avec son
conseil lors de la rencontre publique de lundi dernier, ces conditions sont
tellement difficiles à remplir et arrivent tellement de façon subite qu'il est
clair que Louiseville se retire du dossier. "C'est la mariée qui vire au pied de
l'autel", déplore-t-il.
Parmi ces conditions, la ville réclame notamment que la MRC défraie la totalité
des frais de formation de ses 20 pompiers volontaires pour l'usage des pinces et
autres frais tels salaires, avantages ou autres. "Or, il était entendu dès le
départ que chaque municipalité formerait deux pompiers", rappelle M. Isabelle.
La ville veut aussi la confirmation de la disponibilité des sommes nécessaires à
l'achat des pinces de désincarcération. Elle souhaite de plus que les sommes lui
soient versées dans les 15 jours de l'achat.
Elle demande d'avoir le choix du type de
pinces de désincarcération dont elle fera l'acquisition même si elle n'en paie
pas la facture. M. Isabelle fait valoir qu'au départ, l'entente prévoyait
l'achat de deux équipements identiques afin de faciliter l'entretien, l'achat de
pièces et surtout la formation des pompiers.
Les exigences de Louiseville font un grand total de 60 000 $ alors
qu'initialement, il avait été convenu de dépenser environ 90 000 $ pour les deux
projets, celui du nord et celui du sud de la MRC.
Dans sa résolution adoptée le 11 mars, Louiseville fait savoir qu'il "est
loisible à toute autre municipalité d'offrir le service pour le sud du
territoire ou d'étudier la possibilité d'avoir seulement un équipement de
pinces." Or, cette solution semble difficilement acceptable puisque la MRC de
Maskinongé est passée de 12 à 17 municipalités, le 1er janvier et le vaste
territoire qu'elle occupe nécessite, de l'avis de la table des maires de la MRC,
deux équipements, un au nord et l'autre au sud.
Joint hier par Le Nouvelliste, le préfet de la MRC, M. Jean-Paul Diamond, n'a
pas accepté de commenter la situation. "Je dois rencontrer les pompiers cette
semaine. Je verrai s'il y a lieu de faire des déclarations après", s'est-il
contenté de répondre. C'est que M. Diamond a fait un travail de sollicitation
auprès des entreprises de la région afin de trouver des fonds pour acheter deux
équipements de désincarcération. Les représentations qu'il a faites concernaient
donc deux équipements identiques pour couvrir le territoire.
Il y a quelques semaines, le préfet avait expliqué que si quelqu'un ne
respectait pas les termes de l'entente qu'il a vantée aux partenaires financiers
du projet, il allait tout simplement rappeler ces derniers.
De son côté, la mairesse, Mme Jocelyne Élliott-Leblanc assure qu'il ne s'agit en
rien d'une volte-face. Elle maintient avoir toujours dit qu'il fallait d'abord
en venir à un protocole d'entente, dans ce dossier, avant d'engager des
dépenses.
Mme Leblanc ajoute que les pompiers de Louiseville sont les seuls de la MRC à
être syndiqués. C'est donc à eux d'accepter ou non de recevoir la formation sans
être payés, plaide-t-elle.
La mairesse explique qu'il est indispensable que les 20 pompiers soient formés.
"C'est une question d'assurances", explique-t-elle. "Il faut que le service soit
disponible jour et nuit, en tout temps", fait-elle valoir.
Cette dernière estime que Louiseville ne brise aucun engagement en demandant
d'avoir le choix du prochain équipement de pinces. "Je pense que c'est plutôt
Saint-Alexis qui est revenue sur sa décision en achetant les pinces de Sauvetage
Mauricie alors que tout le monde s'était déjà entendu sur l'achat d'un
équipement de pinces qui nous avait été présenté lors d'une démonstration",
rappelle-t-elle.
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