Le Nouvelliste 12 décembre 2000

 

Micheline Grenier
ou l'ambition 
d'une femme
 
de... verre!

Vitrerie Ferron

d'Yamachiche se tourne

vers l'exportation

 


(Alpho Presse: Alain Bédard)
La vice-présidente de Vitrerie Ferron d'Yamachiche, Mme Micheline Grenier.

Yamachiche

Fraîchement arrivée de France où elle a participé à sa première mission économique sous l'égide du ministère québécois
de l'Industrie et du Commerce (MIC), Micheline Grenier a encore les yeux pétillants. «Cette exploration fût très enrichissante», confie la vice-présidente de Vitrerie Ferron d'Yamachiche.


Marc
Rochette
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C'est qu'en sept années d'existence, l'atelier du chemin des Caron, Où on rainure, on polît, on biseaute et on taille sur mesure de grands panneaux de verre pour les besoins du marché manufacturier, ne cesse de consolider ses activités avec maintenant sept employés. Et on y traite tant le verre lisse que le miroir ou le verre a motifs texturés importé d'Europe, que l'entreprise fait venir dans plus de 40 variétés.

Partie d'un rêve, la ruche du verre s'est taillée, depuis 1993, une place à part dans le marché québécois.

Or, le tout a commencé quand la vitrerie où travaillait son mari Serge Ferron fait faillite. Se retrouvant sans emploi, ce vitrier de formation décide alors de lancer sa propre entreprise et c'est ainsi que Vitrerie Ferron inc. voit le jour dans un petit bâtiment qu'il construit sur la terre paternelle.

Pendant que son épouse étudie, il frappe à chaque porte. Le résultat sera tel qu'en 1994, on doit engager un employé et investir le garage de même que le sous-sol à cause de l'acquisition de nouvelle machinerie. On projette dès lors la construction d'un vaste atelier, plus fonctionnel, et la banque accorde un prêt.

«Et des terrains pour agrandir, on en a», se plaît à souligner la copropriétaire, laissant poindre à l'horizon des projets d'expansion.

C'est au milieu des années 90 que Micheline Grenier tourne le dos à un poste en enseignement et choisit de participer à la prospérité de l'entreprise familiale. Du secrétariat à la vente d'assurances, elle sera donc passée à un retour aux études jusqu'à la maîtrise pour finalement aboutir dans les affaires.

Associée à part entière avec son époux, elle s'occupe principalement des tâches administratives ainsi que des relations avec les fournisseurs et les clients.

Du 27 novembre au 2 décembre, Mme Grenier aura même vécu sa première mission économique en compagnie de neuf autres femmes d'affaires du Québec. Ce séjour en France avait pour objectifs de favoriser le développement de partenariats entre les participantes et leurs homologues françaises, et de susciter des échanges entre femmes entrepreneures.

«Il s'agissait d'aller explorer le marché et voir si on peut leur vendre notre ameublement verrier tel qu'on le produit», explique-t-elle. «Mais leurs pièces étant plus petites, il y aurait des ajustements à faire», renchérit celle qui a réalisé deux rencontres «très significatives et intéressantes». 

En effet, un distributeur majeur, référé par la délégation du Québec à Paris, viendra visiter les installations d'Yamachiche au début de 2001 tandis qu'une ouverture fort prometteuse ramènera les dirigeants de Vitrerie Ferron en sol français d'ici au printemps.

Avec de telles perspectives, il n'est donc pas étonnant que Micheline Grenier veuille se lancer dès l'an prochain dans l'exportation, son entreprise étant dotée de la technologie de pointe pour répondre à la demande de l'industrie.

«On a le vent dans les voiles et l'usine fonctionne sept jours sur sept», dit-elle fièrement tout en annonçant de futurs investissements de même que la création d'un nouveau produit.

Pour cette femme native de Maskinongé et mariée à un Yamachichois pure laine, le milieu rural n'est aucunement un obstacle à la progression d'ailleurs constante de l'entreprise.

Et sachant, selon le directeur régional du MIC, Robert Lauzon, que chaque tranche de 135 000 $ vendus à l'exportation crée un emploi et que la France est le troisième partenaire commercial du Québec, Vitrerie Ferron est définitivement appelée à grandir.

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