Le Nouvelliste 10 novembre 2000

Lac Saint-Pierre: I'Unesco confirme sa décision

Ce plan d'eau tait désormais partie

de la Réserve mondiale de la biosphère de l'Unesco

Brigitte Trahan 
Louiseville

Le lac Saint-Pierre est un des 50 sites naturels de la planète à avoir été décrété Réserve mondiale de la Biosphère de l'Unesco, hier. La nouvelle a été confirmée en après-midi au Nouvelliste par les bureaux de l'Unesco à Québec.

Le comité de l'Homme et la Biosphère de l'Unesco a opté pour l'originalité de l'emplacement où un écosystème fertile en relativement bonne santé partage son quotidien avec des pêcheurs commerciaux et sportifs, des plaisanciers, trois parcs portuaires, un centre d'essais et d'expérimentation de la Défense nationale en plus des activités de la voie navigable du Saint-Laurent, véritable autoroute commerciale internationale.

L'instigateur du projet et président de la Société de conservation du Bas-Richelieu, M. Normand Gariépy, était fort heureux de la nouvelle, il va sans dire. Ce dernier s'attend à des répercussions majeures à court et moyen terme.

«Avant la nomination, le Comité permanent sur la navigation durable avait déjà décidé, le printemps dernier, de ralentir la vitesse des navires à l'entrée du lac afin de protéger les berges car il a été sensibilisé par la possibilité que le lac Saint-Pierre reçoive ce titre», illustre-t-il. M. Gariépy précise toutefois que cette nomination ne représente en aucun cas une mesure de protection environnementale, «mais ça change les mentalités», tient-il à souligner.


(Alpho Presse:Alain Bédard)
Les intervenants en tourisme de la région espère que la désignation du lac Saint-Pierre au sein de la Réserve 
mondiale de la biosphère de l'Unesco permettra 
d'attirer l'attention des voyageurs du monde entier.

C'est au point de vue économique que le titre en question devrait apporter le plus répercussions. Les deux seules régions détentrices du titre de Réserve mondiale de la Biosphère au Québec - Charlevoix et le mont Saint-Hilaire - donnent déjà un avant-goût de ce qui attend le pourtour du lac Saint-Pierre. «Le lac et la région de Charlevoix se ressemblent énormément au point de vue de leur superficie et du nombre de municipalités qu'ils contiennent. Dans Charlevoix, le titre a apporté une notoriété qui attire 600 000 visiteurs chaque année. Cela représente 200 millions $ de retombées économiques. Le lac Saint-Pierre, pour l'instant, n'a que 10 millions $ de retombées. Avec la nomination, on s'attend à tripler ce chiffre», dit-il.

Mais personne ne s'attend à ce que tout cela tombe tout cuit dans le bec. «Il va y avoir beaucoup de travail de promotion à faire», estime Mme Marylie Laferté, directrice de l'office du tourisme et des congrès de Trois-Rivières. La toute nouvelle Coopérative de solidarité de la Réserve de la biosphère du lac Saint-Pierre a d'ailleurs invité Trois-Rivières dans ses rangs puisque les infrastructures qu'on y trouve deviendront rapidement indispensables. «On s'attend à recevoir 100 000 touristes au cours des deux premières années», fait valoir M. Marco Allard du CLD de la MRC de Maskinongé, d'où l'importance que tous les intervenants touristiques se serrent les coudes.

Le titre décerné par l'Unesco est une véritable étiquette qui, telle une appellation contrôlée pour un bon vin, aidera à mieux vendre le produit. «On parle là d'une reconnaissance internationale. Ça va aider à ouvrir les discussions», prévoit Mme Laferté avec enthousiasme.

La nouvelle arrive juste à point puisque la coopérative aura tout l'hiver pour se préparer à recevoir les visiteurs. Déjà, la région de Baie-du Febvre attend un important congrès international sur les oies arctiques, le 6 avril. «C'est une clientèle scientifique habituée de loger dans les Bed & Breakfast, les auberges, voire même dans des tentes mais qui saura aussi rechercher le haut-de- gamme en hébergement et en gastronomie en fin de voyage. Voila des choses que la région est déjà capable d'offrir«, explique M. Christian Hart du CLD Nicolet-Yamaska et membre de la coopérative.

«Quand quelqu'un va regarder des guides touristiques à l'autre bout du monde et qu'il se demandera où aller le titre offert par l'Unesco fera en sorte que le lac Saint-Pierre sera sur la carte», prévoit Marylie Laferté. 

 

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