Le Nouvelliste 25 novembre 2000

 

Deux projets dans, l'air pour les mâchoires de vie

 

Brigitte Trahan
Louiseville

Quatre accidents majeurs au cours des deux derniers mois et en particulier celui qui a coûté la vie au comptable Daniel Laterreur, le 17 novembre, à Sainte-Ursule, auront eu pour effet de réactiver le dossier d'acquisition des pinces de désincarcération sur le territoire de la MRC de Maskinongé.

Lors de la dernière assemblée du conseil municipal d'Yamachiche, le chef pompier, M. Jacques Pellerin, a fait valoir que les derniers événements Ont suscité un vent d'échanges et de discussions entre les divers corps de pompiers du territoire. Il a suggéré au conseil municipal d'appuyer financièrement la ville de Louiseville dans un projet d'acquisition de mâchoires de vie sur lequel elle se penche de puis quelque temps, une suggestion à laquelle Yamachiche s'est montrée ouverte.

M. Pellerin a toutefois suggéré fortement d'attendre un peu avant de s'engager afin de ne pas nuire à la réalisation d'un autre projet d'achat de pinces de désincarcération qui est en marche depuis un an à Saint-Alexis-des-Monts. Comme le fait valoir le chef-pompier de Saint-Alexis, M. Marc Plante, on ne voudrait pas que plusieurs personnes cognent aux mêmes portes pour avoir du financement des mêmes intervenants pour des projets identiques.

Le projet de M. Plante vise à desservir toute la MRC de Maskinongé, voire même des municipalités limitrophes comme Charette.

Le directeur de la sécurité publique de Louiseville, M. René Boilard, pense de son côté qu'il serait beaucoup plus souhaitable qu'il y ait deux équipements de mâchoires de vie dans la MRC, un pour le nord du territoire et l'autre pour le sud, «à cause des très grandes distances à parcourir.»

Dans le cas de Louiseville, toutefois, il ne serait peut-être pas nécessaire d'avoir recours à des commanditaires. «On étudie la possibilité d'utiliser un véhicule de notre flotte d'urgence pour transporter les pinces. De cette façon, on n'aurait pas à dépenser pour un véhicule et le projet serait plus abordable pour la ville», fait-il valoir.

Le coût des pinces pourrait être défrayé à mesure qu'elles seraient utilisées. La Société d'assurance automobile du Québec remet en effet 399 $ par sortie pour l'équipement et le temps des hommes est facturé aux assurances des accidentés, ajoute M. Boilard.

Ces discussions surviennent au moment précis où Sauvetage Mauricie, qui dessert présentement le territoire à partir de Cap-de-la- Madeleine lorsqu'on a besoin de pinces de désincarcération, demande aux municipalités de lui payer désormais 300 $ de plus que les 399 $ fournis par la SAAQ, pour la première heure ainsi que 100 $ par heure additionnelle pour ses services.

Pour le chef Pellerin, il s'agit là d'un incitatif important qui devrait convaincre les municipalités de la MRC de s'entendre pour monter ensemble leur propre système de mâchoires de vie. «Les corps de pompiers sont capables de travailler ensemble sur ce projet. Depuis l'incendie de chez Cascades, tous les pompiers le disent qu'on a prouvé qu'on était capable de travailler ensemble», fait valoir M. Pellerin.

À Saint-Alexis, M. Plante prévoit que son projet pourrait être termine au printemps. Pour ce secteur du territoire, l'acquisition de pinces est indispensable. «On a déjà en un accident dans le bout des Pins rouges et ça a pris 1 h 30 pour avoir les pinces. Dans un autre cas, il nous a fallu couper le toit de la voiture à la scie à fer parce que les pinces retardaient à arriver», raconte-t-il.

Le plus difficile ne devrait pas être d'acheter un ensemble de mâchoires de vie mais plutôt d'avoir les gens qu'il faut pour les rendre accessibles en tout temps. «Tu n'es pas poursuivi tant que tu n'as pas de pinces mais si tu en as, tu as besoin de donner le service comme il le faut», explique-t-il.

M. Boilard estime qu'il faudra encore plusieurs discussions avec le conseil municipal et les chefs pompiers avant d'arriver à une solution concrète mais il croit lui aussi que les pinces sont indispensables: «La ville de Louiseville possède présentement des écarteurs et on nous appelle régulièrement pour les utiliser. J'imagine ce que ce serait si on avait des mâchoires», dit-il.

Ce dernier croit que pour le sud du territoire, Louiseville est la mieux placée pour accueillir les pinces, tant par sa proximité aux grands axes routiers que par sa démographie et la structure de son service incendie qui permet une coordination bien rodée..

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