Le Nouvelliste 31 novembre 2000

Métier: fournisseur de litière
Les litières J. Trahan desservent en immense territoire

Yamachiche



Brigitte Trahan

Dans le temps de nos grands-parents, presque tout le monde avait quelques poules dans sa cour mais il n'y a pas plus de 45 ans, des entreprises comme Canada Packers ont commencé à construire des poulaillers un peu partout en campagne afin de fournir de la viande de poulet aux résidants des villes.
Des hommes comme M. Jean-Louis Trahan, d'Yamachiche, ont pu faire des affaires d'or durant cette période en prenant conscience qu'on pouvait remplacer la paille qui servait de litière pour les animaux par des copeaux de bois fins
que les scieries produisaient à la tonne sans trop savoir comment en disposer.


(Alpho Presse:Alain Bédard)
De gauche à droite: M. Jocelyn Trahan, propriétaire, Mme Céline Trahan, secrétaire, M. Jean-Louis Trahan, fondateur de l'entreprise et M. Patrick Bergeron, employé.

Les copeaux fins sont bien plus agréables à utiliser que la paille, aussi leur usage s'est-il ancré rapidement dans les moeurs des producteurs agricoles.

On croirait ce genre de commerce plutôt banal, à première vue, mais Jocelyn Trahan, qui a acheté l'entreprise de son père il y a 15 ans, connaît l'importance de son rôle et surtout l'importance d'un service fiable et rapide.

«Les producteurs de poulet et de porcs ne sont pas comme autrefois. Tout le monde marche au volume et les choses vont vite. Avant, on faisait trois ou quatre élevages de poulets par année et on avait au moins trois semaines pour changer la litière avant le prochain élevage. Mais aujourd'hui, on parle de six à sept élevages par année. Les producteurs ont à peine une semaine pour changer la litière. Alors quand on nous appelle, il faut livrer vite et ne pas attendre que les poussins soient au monde», fait va loir Jocelyn Trahan.

Aussi a-t-il équipé son entreprise de choses qui n'existaient même pas du temps de son père: des cellulaires dans chaque camion, des téléavertisseurs pour les employés, un répondeur et des téléphones partout dans son commerce.

Jocelyn Trahan a fait un pas de plus dans le développement de son commerce, il y a six ans, en construisant un entrepôt de 225 000 $ afin d'entreposer sa litière pour l'hiver et offrir ainsi un service encore plus fiable à sa clientèle. «L'été, les scieries produisent plus et nous nous retrouvons avec des surplus de copeaux fins. On peut alors les entreposer et répondre aux demandes tout l'hiver», explique-t-il.

«Il faut marcher au volume aujourd'hui parce que tout est plus cher», ajoute-t-il. «On a ressorti de vieilles factures, récemment. Dans le temps de mon père, on payait l'essence 0,25 $ le gallon tandis qu'un camion cinq tonnes GMC neuf valait 4500 $. Aujourd'hui, l'essence est presque 1 $ le litre. Il faut trouver des moyens de faire face à ça sans constamment augmenter le prix de notre produit», fait-il valoir.

Les litières J. Trahan desservent donc un très vaste territoire qui s'étend de Berthier, à l'ouest, à Cap-Santé, vers Québec et de Saint Hyacinthe sur la Rive-Sud, Jusqu'au Centre-de la-Mauricie.

Aujourd'hui, en plus de livrer aux élevages de volailles des copeaux d'épinettes, aux fermes laitières des copeaux de pin et aux fermes porcines du bran de scie, il dessert aussi des usines de pâte et papier. D'autres investissements ont donc dû être faits pour assurer un service de qualité aux clients dont l'achat d'une soufflerie intégrée pour aller porter la litière aux étages supérieurs des poulaillers ou d'un plancher mobile pour ses camions afin de faciliter la livraison de la marchandise dans les endroits plus difficiles d'accès. 

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