Le Nouvelliste 26 août 2000

ATrahan Transformation en pénurie d'employés

Brigitte Trahan
Yamachiche

(Alpho Presse:Alain Bédard)
ATrahan Transformation, un des plus gros employeur 
de la MRC de Maskinongé, existe depuis 45 ans.

Un des plus importants employeurs de la MRC de Maskinongé, ATrahan Transformation d'Yamachiche, vit présentement une importante pénurie d'employés et n'arrive pas, même en étant branché sur tous les services de placement, à trouver les 20 personnes dont il aurait besoin «demain matin» pour combler des postes permanents à plein temps, explique le président, M. Denis Trahan.

Ce dernier s'inquiète d'autant plus des résultats infructueux de ses recherches que l'entreprise d'abattage et de transformation s'apprête à s'agrandir, cet automne. M. Trahan explique n'avoir maintenant d'autre choix que de se tourner vers les médias pour essayer de trouver de la main-d'oeuvre.

 Le phénomène de pénurie de main-d'oeuvre dans un contexte de taux de chômage élevé laisse toujours perplexe, d'autant plus qu'ATrahan jouit d'une excellente réputation dans sa communauté tant au niveau des salaires qu'elle offre que des relations de travail qu'elle entretient avec ses employés.

«Le phénomène est provincial. Nous ne sommes pas les seuls dans cette situation», tient à préciser M. Trahan qui siège sur de nombreux comités provinciaux et régionaux afin de tenter de remédier à la situation.

«En 1999, trois entreprises de notre secteur, dans la région, incluant la nôtre, ont tenu une rencontre commune avec Emploi-Québec parce qu'on était prêt à ouvrir une école de boucherie pour former 15 étudiants avec promesse d'embauche à la fin. Nous n'avons pas pu démarrer cette école parce que seulement trois candidats se sont présentés à la formation», rapporte M. Trahan.

Une étude réalisée en mars 2000 par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation vient expliquer une partie du mystère. L'industrie alimentaire connaît présentement une certaine croissance qui occasionne un besoin accru de main-d'oeuvre, en particulier dans le domaine de la transformation alimentaire.

Ce marché a toutefois beaucoup de concurrence de la part d'autres secteurs plus attrayants. Il ne jouit pas, non plus, «d'une bonne image en termes de statut de carrière», tandis que plusieurs des métiers de ce marché «ont aussi des exigences physiques particulières.»

«Dans bien des cas, les nouvelles exigences de la clientèle ou de la technologie s'adressent à une main-d'oeuvre peu motivée, en transit et sans les aptitudes de base requises pour bénéficier de façon efficace des efforts de formation», peut-on aussi lire dans l'étude.

Ce dernier point ne s'applique pas nécessairement chez ATrahan Transformation où il n'est pas besoin d'avoir un cours en boucherie pour travailler puisque toute la formation nécessaire est donnée sur place. Toutefois, l'entreprise se heurte très souvent à un phénomène de transit. «Les jeunes passent quelques mois ici, accumulent de quoi se payer une voiture puis retournent aux études ou s'en vont», constate Denis Trahan.

Une autre raison importante du problème de main-d'oeuvre, c'est la mobilité, selon le MAPAQ: «La main-d'oeuvre n'est pas mobile d'une région à l'autre et préfère rester en chômage dans la région où elle réside plutôt que de déménager dans une autre région pour un emploi pas forcément attrayant à ses yeux.»

L'industrie est donc consciente qu'elle aura de grands efforts de séduction à faire auprès des jeunes.

Des comités sectoriels formés pour étudier la question embaucheront bientôt un coordonnateur provincial qui aura pour mandat de créer un lien entre l'industrie et les milieux scolaires.

D'ici là, les gens intéressés à combler les postes chez ATrahan Transformation sont invités à aller porter leur curriculum vitae à l'usine ou à téléphoner à une des deux agences de placement suivantes:

Groupe SCE et Personnel illimité de Trois-Rivières.

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