Le Nouvelliste 24 juillet 2000

Le soleil de sainte Anne

Une neuvaine qui se termine de belle façon à Yamachiche

Marie-Eve Lafontaine 
Yamachiche

Une menace d'orages violents planait sur la région, samedi soir. Pourtant, au-dessus du clocher de l'église de Yamachiche, le soleil brillait. Plusieurs y ont vu un autre signe divin de la bienveillance de sainte Anne, patronne de ce village.

Depuis les premiers balbutiements de cette municipalité, ses résidants assurent que la sainte, à la quelle ils ont rendu grâce samedi, les protège des malheurs de ce mon de. «Aujourd'hui (samedi), il a plu. un peu partout, mais il n'y a pas eu de pluie à Yamachiche. C'est grâce à sainte Anne qui nous protège des catastrophes comme les grosses inondations ou les tremblements de terre», assure Mme Raymonde Cloutier. «On peut lui raconter tous nos problèmes et elle s'en occupe», ajoute Mme Madeleine Viau de Louise ville.

Comme à chaque année, une célébration solennelle ponctuée de chants religieux et empreinte de solennité a clôturé la neuvaine à sainte Anne. L'église, qui peut contenir environ 1000 personnes, était pleine à craquer. Certains fidèles sont restés debout tandis que d'autres ont opté pour une chaise de parterre. «On fête sainte Anne depuis 150 ans. Elle a toujours été célébrée de façon grandiose», souligne l'abbé Jacques Langevin, ancien curé de la paroisse, qui a pris part. à l'événement pendant 16 ans..


(Alpho Presse: Alain Bédard)
On lui attribue mille vertus et on lui chante 
mille louanges. Que ce soit à Yamachiche ou à Sainte-Anne-de-la-Pérade, la petite Jeanne Carbonneau et de nombreux fidèles ont rendu grâce à sainte Anne, en fin de semaine.

Pour sa part, le nouveau curé de Yamachiche, l'abbé Jean-Pierre Guillemette, participait pour la première fois à toutes les étapes de la neuvaine. «C'est très impressionnant. On voit que les gens ont une très grande dévotion envers sainte Anne.»

Après la messe, les gens sont lentement sortis de l'église une chandelle à la main. Ils ont pieuse ment marché jusqu'au cimetière à l'intérieur duquel se trouve une majestueuse statue représentant sainte Anne. Tandis que des centaines de lumières flamboyaient dans la nuit et que des prières et des chants fusaient, un à un, les gens sont allés embrasser la relique, qui, selon certains, serait une phalange du petit doigt de sainte Anne. «Lui toucher (à la relique) est un plus à notre confiance en sainte Anne», croit Mme Thérèse Lacerte de Sainte-Ursule.


Comme la cérémonie de samedi, la neuvaine a attiré beaucoup de fidèles. «On a vécu l'espérance toute la semaine», souligne Mme Céline Lacerte de Yamachiche.

Contrairement aux années passées, ce sont des prédicateurs laïcs qui sont venus s'adresser à la population. «Pour être plus collé à ce que les gens vivent, on a fait appel à des laïcs», explique l'abbé Guillemette.

Le thème choisi était celui de l'espérance. On souhaitait surtout attirer les jeunes qui ressentent souvent un vide sur le plan spirituel. «Aujourd'hui, dans notre monde, c'est surtout la désespérance qui règne. Les jeunes n'ont pas beaucoup d'espérance en l'avenir. La vie n'a pas de sens. Alors que l'espérance s'efface, beaucoup de jeunes se tournent vers des artifices comme la drogue, l'alcool et malheureusement, le suicide», note l'abbé Guillemette.


(Alpho Presse:Alain Bédard)
Samedi soir, des centaines de personnes sont allées se recueillir 
devant la majestueuse statue de sainte Anne, située dans le cimetière de Yamachiche. Elle a été sauvée de l'incendie qui a détruite l'église en 1957
.

Après la cérémonie, samedi soir, les chants religieux ont fait place à la musique des Cousins Branchaud de Maskinongé. L'heure était à la fête. Dans la cour de l'église, le parc de l'école ou bien assis sur leur perron, les gens ont profité de l'événement pour se rassembler.

«C'est une fête de retrouvailles. Les gens n'ont pas idée du nombre de visiteurs qu'il y a. Plusieurs personnes accueillent leurs enfants qui reviennent pour célébrer sainte Anne», raconte l'abbé Langevin.

«On vient à tous les ans. C'est quelque chose de très pieux. En plus, tous les gens des paroisses des alentours se rassemblent», mentionne M. Gilbert Ringuette de Saint Barnabé. «Quand on était jeune, on venait à tous les ans, raconte Mme Thérèse Lacerte qui était en compagnie de sa soeur. C'est une tradition de famille qui vit toujours.».

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