Entrepreneuriat féminin régional 1999-2000

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Micheline Grenier
Vitrerie Ferron inc.

Annick Jutras


«En affaires, la réussite ne tombe pas du ciel, il faut croire en soi, croire en son projet et travailler », soutient avec conviction Micheline Grenier, copropriétaire avec son mari, Serge Ferron, de la Vitrerie Ferron inc., à Yamachiche. Partie d'un rêve, la ruche du verre s'est taillée, depuis 1993, une place à part dans le monde de la vitrerie au Québec.

Dans l'atelier du chemin des Caron, on rainure, on polit, on biseaute, on taille sur mesure de grands panneaux de verre pour les besoins du marché manufacturier. On y traite tant le verre lisse que le miroir ou le verre à motifs texturés importé d'Europe, que la Vitrerie fait venir dans plus de 40 variétés.

C'est en poursuivant un parcours tout en méandres que Micheline en est arrivée à la gestion d'entreprise. Du secrétariat à la vente d'assurances, elle est passée à un retour aux études jusqu'à la maîtrise pour finalement aboutir dans les affaires. C'est le besoin de défis qui la mène. Pour satisfaire ce besoin, elle a même été jusqu'à décider de quitter le poste permanent de secrétaire qu'elle avait au ministère de l'Éducation à Montréal pour revenir à Louiseville vendre de l'assurance chez Desjardins. Deux ans plus tard, défonçant régulièrement les quotas de vente, elle sent de nouveau le besoin d'aller plus loin. Elle s'inscrit donc à l'université à temps plein en enseignement. Pourquoi l'enseignement? « Pour l'autonomie parce que tu gères ta classe, parce que tu peux prendre des initiatives, parce que ma mère, qui était enseignante nous a toujours dit que c'était le plus beau métier du monde » d expliquer cette cadette d'une famille de huit enfants.

Un jour; la vitrerie où travaille Serge fait faillite et celui-ci se re trouve sans emploi. Vitrier de formation, il décide de lancer sa propre entreprise, avec leurs quelques économies, La Vitrerie Ferron inc. voit le jour dans un petit bâtiment que construit Serge sur la terre de son père.

Nous sommes partis d'un rêve, poursuit Micheline, nous n'avions rien, pas de marché, pas de clients, mais nous étions convaincus que ça marcherait. »

Tandis que Micheline étudie, Serge frappe à chaque porte. Le résultat sera tel que, en 1994, on doit engager un employé et investir le garage ainsi que le sous-sol à cause de l'acquisition de nouvelle machinerie, On projette dés lors la construction d'un vaste atelier, plus fonctionnel. La banque accepte de leur faire un prêt. «Les risques qu'on a pris jusqu'à présent ont toujours été calculés. On n'est pas du genre à s'emballer, on y va étape par étape », d'expliquer Micheline.

Toutefois, leur vie bascule lorsque, en janvier 1995, leur petit Alexandre âgé de quelques mois est emporté par la mort du berceau. «La vie a alors perdu tout son sens, raconte Micheline. Cette période a été très difficile. L'un ne pouvait consoler l'autre parce que chacun était pris dans sa peine. Lorsqu'on a construit le nouveau bâtiment au printemps, on se passait les outils en pleurant. » C'est à cette même époque que Micheline doit décider si elle accepte un poste en enseignement qui lui assurerait une belle sécurité d'emploi. «Le décès d'Alexandre a modifié mes priorités. Je me suis rendu compte que j'éparpillais mes énergies, que je devais choisir.» Elle choisit de participer à la prospérité de l'entreprise familiale.

Associée à part entière avec son mari, elle s'occupe principalement des tâches administratives ainsi que des relations avec les fournisseurs et les clients. Toutefois, s'il y a un surcroît de travail ou une échéance urgente, elle n'hésite pas à retrousser ses manches pour aller aider l'équipe de production, laquelle est composée maintenant de son mari et de deux employés. « Dans ce travail, fait-elle observer, je me sens très valorisée, j'ai toute l'autonomie voulue et les défis ne manquent pas. Je travaille de pair avec Serge, nous avons une belle complémentarité. En affaires, c'est un visionnaire, moi, une personne terre à terre; en marketing, je fais les approches, lui va voir les clients. Nous avons tous deux la passion du travail.

Pour elle, son entreprise est importante, car le matériau qu'elle traite permet l'accès à la lumière. «Le verre est présent depuis toujours dans la structure de beaucoup de meubles. Avec le nouveau millénaire, c'est l'ère de la transparence qui s'an nonce, et la présence du verre va en s'accroissant. Le verre permet d'admirer la beauté, c'est une vitrine sur le beau, il permet d'accéder à la lumière tout en nous tenant à l'abri », philosophe l'entrepreneure.

Cette tendance semble se confirmer car le carnet de commandes du vitrier est si bien rempli que celui-ci n'a pas encore eu le temps de tailler les miroirs que sa femme attend depuis des mois pour parfaire la décoration de leur maison...

INFORMATIONS

SECTEUR D'ACTIVITÉ
Manufacturier de production verriers

Année de fondation
1993

Nombre d'employés
4

Bons coups

  • Décision de laisser la tâche d'enseignante pour se consacrer au domaine des affaires

  • Acquisition de machinerie à la fine ponte


Vitrerie Ferron inc. 501, chemin des Caron, Yamachiche, G0X 3L0

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