Les toits de chaume

 

Sur les rives du lac St-Pierre, d'innombrables plantes aquatiques et de rivages en eau douce poussent et l'une d'elles, la Spartine pectinée, appelée communément herbe à liens, a eu une très grande importance dans le passé de nos habitants, surtout pour ceux qui vivaient de l'agriculture et qui demeuraient à proximité du lac ( fin 1800, début 1900 ).

 

En effet, ces gens ingénieux ont trouvé, à leur époque, une utilité de premier plan à la Spartine pectinée en s'en servant comme matériau pour les toits de granges; cette plante de marais est un foin huileux qui a la particularité, comme les plumes d'un canard, de ne pas absorber l'eau mais de la faire glisser. Un toit de chaume ( d'herbe à liens ) pouvait durer jusqu'à 75 ans mais était par contre très inflammable.

 

L'herbe à liens n'était pas très utile à part de servir pour les toits de granges, car elle n'était nullement appréciée des animaux en tant que nourriture; aujourd'hui, la Spartine pectinée est moins abondante et de moindre qualité car le foin et quelques autres plantes aquatiques poussent entre ses tiges.

 

Les toits de chaume des granges étaient particulièrement nombreux sur l'ancien chemin du Roy, tellement qu'on l'a désigné comme chemin des Granges, pour enfin lui donner le nom de chemin Charles-Lesieur, le 26 mai 1980 ( afin d'honorer un fondateur de Yamachiche ).

 

Monsieur Lucien Girardin est fort probablement le dernier artisan qui peut encore aujourd'hui construire un toit avec de l'herbe à liens et surtout, à l'avoir récoltée.

 

Cette espèce ( la Spartine pectinée ) est écologiquement importante dans la vallée du Saint-Laurent et au lac Saint-Pierre. Sous le nom de " foin de grève ", elle est particulièrement abondante autour du lac Saint-Pierre; cette plante a été très employée pour lier les gerbes.

 

Pour renseignements supplémentaires, consultez, dans la section toponymie du présent site, l'article sur le chemin Charles-Lesieur.