Sylvain, quand tu me tracasses

Article de Michel Bourassa

Les interrogations sur l'identification d'un limicole débutent le 18 juillet 2004 en après-midi lorsque je repère deux Petits Chevaliers en vol, accompagnés d'un probable chevalier que je crois être un Chevalier cul-blanc dû à son croupion blanc ( espace entre le dos et le bout de la queue ), mais sa queue très courte me fait énormément douter.

À au moins quatre autres occasions, je revois cet oiseau de rivage, mais c'est soit en vol, soit au sol dans un temps sombre ou soit dans des positions inadéquates dans le soleil, le rendant impossible à identifier avec certitude; mais je reviens toujours à ma première idée, car c'est probablement un Chevalier sylvain, avec cette petite queue.

Ce qui ajoute à la difficulté, c'est l'absence d'un observateur avec un appareil-photo lorsque ce chevalier se présente mais je ne désespère pas car, en ce 14 août, après presque un mois complet dans les environs, il devrait revenir.

Le 27 août, en début de soirée, l'eau a envahi quelque peu la Pointe Yamachiche et les limicoles sont sur place, dont trois Tournepierres à collier, cinq Bécasseaux de Baird, deux Bécassines de Wilson, un Bécassin roux et un Bécasseau sanderling; un Balbuzard pêcheur est aussi de la partie. D'autres oiseaux de rivages arrivent et j'identifie de près deux Mouettes de Bonaparte, trois Pluviers kildirs et, atterrissant à leurs côtés, quatre Petits Chevaliers.

Mais je remarque que les deux chevaliers sur le sable, aux motifs et à la couleur du dos différents, sont moins grands que les deux dans l'eau et je les examine soigneusement pour voir un bec plus long et un sourcil blanc plus large que les Petits Chevaliers, tout en ayant les pattes plus courtes; ce sont deux Chevaliers sylvains adultes, très faciles à reconnaître, d'autant plus qu'à leur départ, dès l'envol, des sifflements perçants à la Bécassin à long bec sont lancés. Après cette intéressante rencontre, le lendemain, l'autre Chevalier sylvain est de passage et cette fois-ci je le recense facilement car c'est un juvénile, la raison de la difficulté à le '' baptiser '': était-il précédemment en compagnie des deux adultes ? Je ne l'ai jamais su.