ROUTES AU SERVICE DES OISEAUX

Article de Michel Bourassa

Malheureusement, les routes gravelées, de plus en plus rares dû au modernisme, pourtant très utiles pour certaines espèces d'oiseaux (comme l'Alouette hausse-col, le Bruant des prés, le Bruant chanteur, le Goglu des prés et le Bruant des neiges, entre autres) pour des bains de sable et leur digestion, disparaissent, devenant asphaltées et ne pouvant plus jouer leur rôle dans l'écologie.  La seule lueur d'espoir de ce supposé progrès est la construction, en parallèle à certaines autoroutes, de routes de service des propriétaires de chalets et de maisons près des cours d'eau, routes appelées "voies de service".

Ces voies de service sont devenues au fil des ans une bénédiction pour les espèces comme le Pic flamboyant, la Tourterelle triste et le Pluvier kildir, lesquels nichent aux abords gravelés de celles-ci, soit au sol ou soit dans les arbres, dans une paix presque totale, avantage non négligeable.  Mais ces voies de service ne remplaceront jamais les routes gravelées perdues conduisant inévitablement à la disparition de certaines espèces d'oiseaux à moyen ou long terme et c'est très désolant.

Les routes non asphaltées encore existantes ne sont plus les mêmes avec les champs de maïs à perte de vue et avec les fossés creusés pour une meilleure irrigation, éliminant automatiquement les arbustes et les haies naturelles comme les cerisiers sauvages et les aubépines, lesquels fournissaient la nourriture suffisante au Jaseur d'Amérique, à la Paruline jaune, au Merle d'Amérique et à plusieurs autres oiseaux; l'absence de cette végétation a, à son tour, chassé lesdits oiseaux.

La Sturnelle des prés, la Maubèche des champs, le Merle bleu de l'Est et le Bruant vespéral sont d'autres spécimens qui voient l'environnement se détériorer pour quitter, tôt ou tard, cet habitat habituel et ainsi mettre en danger, leur espèce respective.