LA REINE DU JOUR DES ROIS

Article de Michel Bourassa

 

Découverte pour la première fois, tôt le matin de la veille par mon informateur observateur de Nicolet, aux mangeoires d'un terrain privé, au Bas-de-la-rivière de cette municipalité et revue dans l'après-midi par un autre maniaque des oiseaux du Cap-de-la-Madeleine, la Mésange bicolore fait mon envie et j'espère avoir la chance de l'admirer en cette journée du 6 janvier 2004, car je suis présentement en route avec celui qui a repéré cette rareté pour notre région, même si elle ose s'y aventurer de temps à autre depuis quelques années.

En nous présentant sur les lieux, nous constatons la présence d'un couple du club d'Ornithologie de Trois-Rivières et je suis anxieux de savoir s'ils ont réussi à apercevoir l'objet de mes convoitises.  La réponse est heureusement affirmative mais actuellement, la Mésange bicolore brille par son absence et ce, depuis environ dix minutes; qu'à cela ne tienne, en attendant son retour, nous voulons trouver un Grimpereau brun dans les érables, en face du domicile, lequel a été observé peu avant notre arrivée mais, peine perdue.

Comme le but de notre randonnée est l'observation de la Mésange bicolore, nous décidons à l'unisson de fixer les mangeoires car, il appert qu'elle disparaît aussi vite qu'elle se présente, le temps uniquement de gober une graine de tournesol et de s'enfuir.  Notre stratégie fonctionne immédiatement car elle montre son joli minois grisâtre dans toute sa splendeur avec sa petite huppe dressée et ses côtés chamois tout en ayant l'apparence , à s'y méprendre, d'un Cardinal rouge miniature.

Tour à tour, chacun de nous quatre émet ses commentaires d'ébahissements et tout aussi élogieux les uns que les autres sur la vedette du jour, tant par son comportement aux mangeoires que sur son allure unique et des plus intéressantes.  Nos yeux se délectent de tous ces instants avec ce spécimen et l'observatrice à mes côtés s'interroge si c'est une reine ou un roi en ce 6 janvier, jour des Rois; une mésange est nécessairement une reine mais si c'est une demoiselle, elle l'est doublement.

À regret, il faut se résigner à la quitter, mais ses brèves et fréquentes visites aux points de ravitaillement sont désormais gravées dans ma mémoire pour enrichir la boîte à souvenirs.  Je remercie infiniment mon ami conducteur pour ces merveilleux moments, soit l'abbé Jean-Paul Richard.