LES "P'TITES VITES"

(pour les gens "pressés")

Article de Michel Bourassa

 

Le rendez-vous manqué

À la fin des années '90, un appel d'un ami observateur et photographe d'oiseaux me renseigne sur la présence d'un Pélican brun, vraiment inusité, à la hauteur de Lotbinière et de Portneuf, le long du couloir fluvial du fleuve St-Laurent, lequel semble se diriger vers la région de Montréal; jour après jour, je scrute l'horizon et les alentours de mon secteur, dans les baies, sans l'ombre d'une plume de ce fameux pélican.

Peine perdue, car deux semaines plus tard, j'apprends par la télévision qu'il a précisément atteint les îles de Sorel; j'en fais alors mon deuil, du moins, pour cette fois.

 

Perchoir idéal

L'astre du jour déjà couché, je rentre à la maison, à pieds, comme à l'habitude, en cette journée d'hiver et je contourne le domicile pour y pénétrer par l'arrière.

Un départ rapide et inattendu d'un rapace, perché sur un manche de pelle, lequel est pris par surprise (l'oiseau, pas le manche !...) me cloue instantanément sur place, pour aussitôt réaliser que cette fuite est celle d'une Chouette rayée, laquelle attendait patiemment la potentielle venue d'une proie.

Je savais qu'elle était dans les parages mais pas si près quand même.  Une brève rencontre mais un effet choc.

 

Chorégraphie céleste

En marchant dans le canal qui sert de lien entre le lac et la rivière, pour mon retour vers la maison en cette soirée du mois d'août, je jette un coup d'œil vers les jeunes peupliers à l'extrémité de la pointe boisée, près des herbes hautes de la "petite baie", et je deviens le témoin d'une chorégraphie très spectaculaire dans le ciel avec des figures inédites et d'une beauté incomparable.

Les auteurs de cette coordination magique sont des Jaseurs d'Amérique, au nombre de quinze, lesquels s'exhibent ainsi dans une quête de quelques moustiques, en vol, autour des arbres; des images simples mais emballantes dans un même temps.