LA NAISSANCE D'UNE PASSION

Article de Michel Bourassa paru au printemps 2003 dans la revue l'Ornithologique du Club d'ornithologie de Trois-Rivières

 

Chacun de nous possède ses souvenirs du ou des premiers oiseaux qu'il a aperçus dès son jeune âge et dans mon cas, comme pour vous d'ailleurs, ils vont rester dans la mémoire, et ce, pour toujours.

 

Âgé de 4 ans, j'ai une vague idée de ce qui se passe devant moi.  Debout sur une chaise, je regarde par la fenêtre, les petits oiseaux gris avec la tête noire, lesquels sautent d'une branche à l'autre dans l'érable, à peine à un mètre de moi, de l'autre côté de la vitre.  Ce sont des Mésanges à tête noire.  J'en suis à mes premières expériences avec la gent ailée, un monde fascinant.

 

Un peu plus tard, dans la même saison, un matin de début d'hiver, ma mère me prend dans ses bras et m'amène à la fenêtre pour me montrer des Gros-becs errants qui s'attaquent aux samares du même érable, sous les gros et légers flocons blanchâtres, qui flottent dans l'air comme des morceaux d'ouate.  Je suis alors émerveillé par le jaune de ces oiseaux, si gros pour moi, et tellement près de mes yeux ébahis et remplis de joie.  Une autre couleur m'attire sur leurs ailes et c'est le blanc.  À cette période de ma vie, je suis dans l'incapacité d'analyser les autres teintes et nuances et surtout, de les remarquer, car c'est toujours le jaune qui m'impressionne, il n'y a rien à faire!  Je passe beaucoup de temps à les admirer, jusqu'au moment de leur envol.

 

Ma mère a eu la paix avec moi, cette fois-là, étant très grouillant, habituellement!  Une telle découverte se grave à jamais dans la mémoire d'un bambin.