LES OISEAUX D'UN JOUR (4)

 

Préambule:

Le plus beau cadeau pour un observateur d'oiseaux est de voir sur son territoire, un spécimen inusité ou exceptionnel.  Après plus de 20,000 heures de recensement (1988 à 2005), je vous offre avec "Les oiseaux d'un jour", sept textes stylisés dont la presque totalité des observations quasi uniques ont été faites dans la région de Yamachiche (municipalité, Pointe Yamachiche, Petite rivière Yamachiche et les îlots), à l'exception d'une seule, soit la Grue blanche ( Baie-du-Fèbvre ). Voici le quatrième texte de cette série.

Ces raretés vont sûrement être contestées par quelques puristes mais elles ont bel et bien été vues et surtout, identifiées avec exactitude.

 

Du haut de l'ulmacée, dans cette chaleur, par son chant,

La Paruline polyglotte se fait remarquer assurément.

Même inondé d'incalculables rayons de soleil éblouissants,

L'Eider à tête grise, dans son coloris, en sort resplendissant.

Arrivé de nulle part, se balançant à l'extrémité d'une frêle tige,

Ce Troglodyte de Bewick, en déséquilibre, semble avoir le vertige.

Son confrère, le Troglodyte à bec court, discret, vous dis-je,

Puisqu'il est à l'écart, dans l'arbuste, oubliant toute voltige.

Très à l'aise, debout sur la mince glace, le Goéland cendré

S'est fait des amis d'occasion en ces grégaires Goélands à bec cerclé.

Fendant le ciel d'amples coups d'ailes, ils s'apprêtent, à la berge, s'arrêter

Mais, dérangés, fuir s'impose pour les Chevaliers semipalmés.

Hors continent, d'Eurasie, à la dorure remarquable du dos,

Le Pluvier doré tient la pose, devenant pour les yeux, un cadeau.

Habituellement, de ce pays, les hivers ne sont pas très chauds,

Obligeant le Chevalier de Sibérie au départ, pour sauver sa peau.

Une apparition de dernière seconde, de l'imprévisible Viréo à gorge jaune,

Lui permet, par un retentissant cri de réveiller la faune.

Le Bruant de Baird, se croyant bien camouflé dans les aulnes,

Ne se doute point qu'il est vulnérable de sa branche, son trône.

Ce petit inconnu, à l'allure d'un roitelet qu'est le Viréo de Bell,

Se tapit dans les buissons, feignant d'ignorer tout appel.

Cinq Pélicans d'Amérique, aux longues et impressionnantes ailes,

Pêchent calmement, dans une harmonie servant de modèle.

Immature et en pleine nature, cette délicate Mouette de Sabine,

Accompagne depuis quelques instants, les sternes, de fugaces voisines.

La Paruline azurée, au sommet de son feuillu, quelque peu, lésine,

En quête d'une becquée, à la période du jour où l'on dîne.