LES OISEAUX D'UN JOUR (3)

Article de Michel Bourassa

 

Préambule:

Le plus beau cadeau pour un observateur d'oiseaux est de voir sur son territoire, un spécimen inusité ou exceptionnel.  Après plus de 20,000 heures de recensement (1988 à 2005), je vous offre avec "Les oiseaux d'un jour", sept textes stylisés dont la presque totalité des observations quasi uniques ont été faites dans la région de Yamachiche (municipalité, Pointe Yamachiche, Petite rivière Yamachiche et les îlots), à l'exception d'une seule, soit la Grue blanche ( Baie-du-Fèbvre );  Voici le troisième texte de cette série.

Ces raretés vont sûrement être contestées par quelques puristes mais elles ont bel et bien été vues et surtout, identifiées avec exactitude.

Juvénile, au dessous d'un tel blanc, la Buse rouilleuse,

Se fait trahir par ses éparses rousseurs merveilleuses.

Le Bruant à queue aigüe, à la timidité presque peureuse,

Des scirpes, au sol, mène une furtive vie heureuse.

Claironnant leur descente, à la suite des Bernaches du Canada,

Les deux Cygnes trompettes amerrissent dans l'aviaire armada.

Perforer durement comme le Pic chevelu, n'ayant pas ce mandat,

Le minutieux Pic à dos noir ne risque point de devenir fada.

La cohue occasionnée par son intrusion, le Labbe parasite,

Représente pour les sens, à ne pas douter, une agréable visite.

Ce Tohi à flancs roux, aux harts rouges bourgeonnés, s'agite,

Pour aussitôt, le voir quitter, du terrain, les limites.

Au canal, installée en tout confort sur son flottant billot,

La Sterne de Forster regarde, distraitement, la surface de l'eau.

Se dirigeant vers l'est, l'onde, comme salutaire repos,

Indique que le Fou de bassan doit s'y poser, au plus tôt.

Vision magique dans la pluie estivale de cet instant,

Son passage est simplement un éclair, pour ce Chevalier cul-blanc.

Invisible Paruline à gorge grise, un de tes rares élans,

Fait découvrir, de ton élancée tête, des yeux si voyants.

L'accablant soleil d'une journée de juin n'arrête, ni chagrine

La Sterne à gros bec, au site de la "caspienne", sa cousine.

Cette haie accueillante, un abri pour le Troglodyte de Caroline,

Suffit amplement, pour lui faire chanter sa joie, j'imagine.

Qu'il soit venu d'une liberté sauvage ou d'une simple évasion,

Ce Harle piette, parmi les garrots, se sent comme à la maison.

Sur un tapis de neige d'avril, troué et sale, non sans raison,

Le Quiscale de Brewer m'honore quand même, en cette saison.