Les oiseaux éphémères ( 2e de 2 )

 

Ce  texte d'une courte série de deux est une suite logique à la série « Les oiseaux d'un jour » car ce sont eux aussi des oiseaux de la région yamachichoise, lesquels passent presque à chaque année en très peu de spécimens, lesquels se retrouvent dans un environnement presque inaccessible, lesquels demeurent sur place que très peu de temps et/ou lesquels sont relativement abondants en Mauricie mais très rares à Yamachiche.

 

Tapi aux vertes herbes aquatiques de l'anse, le Hibou des marais,

De son refuge diurne, prend les airs, dans des volte-face inquiets.

Tellement bruyante et si peu visible, au sol tu n'y parais,

Prestigieuse Paruline couronnée, au milieu de ton palais.

 

Rarissime, dans un passé pas si lointain, le Pygargue à tête blanche,

À la gigantesque silhouette, aujourd'hui, de temps à autre, là haut tranche.

Peu visible à d'autres plages, à la " pointe ", certains dimanches,

La Sterne caspienne devient à l'été, un as dans la manche.

 

Au prix de ta vie, tu as dû payer, toi, Dindon sauvage,

L'illusoire liberté, en servant de cible au chasseur, de passage.

Cette Oie rieuse, en vol de retour, au lac, près du rivage,

Accompagne les Bernaches du Canada, pensant être à la page.

 

T'ayant débusqué pour te voir à l'arbuste, tu reluques,

Timide Coulicou à bec noir, te tenant près des feuilles caduques.

Se présentant au jeune merisier, à la base du viaduc,

Le délicat Bruant des champs laisse, à découvert, sa nuque.

 

Dans les alentours, sans te montrer, comme Râle de Virginie

Tu préfères, en sourdine, dans les joncs verdoyants, jouer au génie.

Farouche Marouette de Caroline, camoufler aux scirpes, ton nid,

Authentifie parfaitement ton instinct maternel, à l'infini.

 

Le miracle est presque de mise pour l'avoir dans les jumelles,

Cette Grive des bois, telle une éclipse en puissance, parée d'ailes.

Un habitué des forêts de pins, le Grand Pic, chez-nous, ensorcelle,

Tellement il nous surprend par sa présence, sur cette parcelle.

 

Le Grand Corbeau, confiné aux paysages de vallées et de montagnes,

À notre lac, se permet des incursions plus fréquentes, en campagne.

Pour ce qui est du coloré Pic maculé et de sa compagne,

Ailleurs, en relative abondance, ici, il faut sortir le champagne.

 

La Foulque d'Amérique, comme oiseau d'eau, se fait assurément prier,

Car elle ose rarement adopter nos anses, pour y nicher.

À la face et à la poitrine rouge brique, dans cette attrayante livrée,

Le Bécasseau maubèche, à l'occasion, s'invite dans le comté.