Les couleurs des oiseaux

 

Le Chardonneret jaune, à la branche, joliment vêtu de cette couleur,

Celle du soleil radieux ainsi que de la Paruline jaune, d'ailleurs,

Se complaît dans la fraîche verdure, teinte de l'essentielle espérance

Et serein, il côtoie la Paruline verdâtre, cherchant sa pitance.

 

Le bleu du ciel sur le Geai bleu est un régal pour tout oeil

Tout en reconnaissant celui du Passerin indigo, jaillissant des feuilles.

La pureté du Pigeon biset, dans son immaculée blancheur intégrale,

S'allie parfaitement à celle de l'Aigrette neigeuse, si magistrale.

 

Le réputé Cardinal rouge, à la fière allure, par sa tête huppée,

Fait un duo idéal avec le Tangara écarlate, et ce, pour chanter.

Synonyme de ténèbres, le noir va à ravir aux cyniques Grands Corbeaux,

Se comparant avantageusement à la Macreuse noire, pour le lustre du manteau.

 

L'orangé, porté par l'Oriole de Baltimore et la parenté de sa race,

Correspond à une quasi-exclusivité devant cette colorée absence dans l'espace.

Au corps du Moqueur chat et à celui de la Grue du Canada, le gris charme,

Ce qui contraste quelquefois avec les sombres cieux, près des larmes.

 

Autant la terre que l'écorce, si différentes comme substances brunes,

Savent se marier aux attraits du Troglodyte mignon, à la pleine lune.

Sous le regard de la Buse pattue, immobile et toujours aux aguets,

Avec le froid, se pointe le Bec-croisé bifascié, dans son rose qui égaie.

 

À l'improviste, par son arrivée, l'exceptionnel Traquet motteux,

Dans sa chamoise livrée hivernale, devient un moment délicieux.

Autant en mai qu'en septembre, la migration du Bécassin roux

L'amène à nos rives et à nos marais, avec sa rousseur comme atout.

 

Si le marron sied à merveille à l'exotique Ibis falcinelle,

Il en va de même pour l'Oriole des vergers, si peu rebelle.

Lorsque la température de la période automnale oblige le port du gilet,

La tête du Garrot d'Islande et celle du Petit Fuligule offrent à l'iris, du violet.