La conversion de Paul

 

Article de Michel Bourassa

 

À l'été 2003, le secrétaire-trésorier de la Municipalité d'Yamachiche, pour un projet d'achat des terrains de la Pointe d'Yamachiche ( de la route de la voie de service jusqu'au Lac Saint-Pierre ) s'amène à ladite Pointe tout en laissant son auto au milieu de la route, à mi-chemin, empêchant le passage de tout véhicule en cas d'urgence ou pour toute autre raison, ce en provenance du lac; il croit être le seul à être sur place et lorsqu'il arrive à destination, près de l'eau, afin de prendre des photos pour son dossier, quelle n'est pas sa surprise d'apercevoir cinq ou six automobiles près de la rive et une vingtaine d'observateurs d'oiseaux de la région de Montréal et de Trois-Rivières.

 

À ce moment, il réalise probablement l'importance du lieu pour l'ornithologie québécoise, d'autant plus qu'il échange avec quelques individus sur le sujet; comme l'apôtre saint Paul sur le chemin de Damas, lequel fut frappé par une lumière divine pour le convertir, mon ami Paul, lui, a plutôt rencontré sur son chemin, ''Thabas'' ( mon surnom ) pour le convertir à la cause des oiseaux.

 

Cette conversion a pris quelques années, car mon cher Paul ( je peux me permettre, c'est une '' vieille connaissance '' ) n'a pas toujours été un ange avec une situation loufoque mais quelque peu condamnable lorsqu'un certain matin de fin de semaine, à son chalet d'été, après avoir enfilé sa robe de chambre en vitesse ( avec des balles de fusil supplémentaires bien en poche ) et être sorti pieds nus sur le perron, enragé, il visa, avec l'arme de son père, un Épervier brun en plein vol pour l'atteindre et le tuer instantanément; à ce moment, c'était la première fois qu'il se servait d'un fusil et aussi, la dernière ( des remords ? ). La raison de ce geste venait du fait que ce rapace capturait les canards en liberté autour de l'enclos où la cane était enfermée et vice-versa pour que les oiseaux ne s'envolent pas.

 

Paul avait d'ailleurs vu, un certain printemps, tous ses Canards colverts s'envoler avec ceux à l'état sauvage dans le champ voisin du chalet, voulant peut-être leur laisser la liberté.

 

À tout événement, tout le monde profite de cette conversion, de moi-même en continuant jusqu'à vous, chers lecteurs, car il accomplit un travail colossal en s'occupant de cette chronique sur le Lac Saint-Pierre.

 

Merci Paul