La babiche

 

Dans les années 1800 et jusqu'au milieu de 1900, les habitants du Québec ( ceux autour du lac St-Pierre en ce qui nous concerne ) utilisaient plusieurs matériaux naturels et l'un d'eux était particulièrement intéressant et utile dans la vie de tous les jours.

 

En effet, la babiche s'employait à toutes les sauces, sauf dans la nourriture, car ce produit provient de l'anguille d'Amérique; en réalité, c'est la peau séchée et huilée de ce poisson d'eau douce ( se reproduisant en mer ). La peau séchée d'anguille servait à la fabrication de lanières à multiples fonctions dont la confection de sièges et de dossiers de chaises ainsi que l'attache de différents instruments aratoires et de pièces d'attelages de chevaux; aussi, lorsque le cuir animal manquait, on cousait avec ces cordons de babiche les fameux souliers de " boeuf ", souliers de peau animale ( chevreuil, orignal, vache ) très souples que Séraphin portait dans " Les Belles Histoires des Pays d'En-Haut " .

 

Dans les familles, les enfants apprenaient très tôt à travailler avec cette babiche et, il va de soi, à pêcher l'anguille pour obtenir cette matière première. Au début des années 1980, un cultivateur de Yamachiche réparait encore de vieilles chaises avec ce matériau ancien, très rigide et très résistant à la fois.

 

La peau d'esturgeon a aussi été utilisée comme produit artisanal, mais elle fut moins populaire car elle est un peu moins résistante, surtout pour certains emplois; cette peau sert encore aujourd'hui, à titre d'attrait touristique, à fabriquer des gants, des mocassins, des bourses et des ceintures, entre autres, et ce, dans l'Est du Québec.

 

Même si ces usages sont du passé, il est intéressant de savoir que certains poissons étaient destinés à autre chose qu'à seulement être mangés.