Les amphibiens

Texte de Michel Bourassa

 

Avant de parler des batraciens, il y a une catégorie de reptiles à mentionner et elle correspond aux espèces de tortues présentes au lac Saint-Pierre. Il y en a deux principales sortes et la plus répandue est la tortue peinte, de petite dimension ( maximum 25 cm. ) et celle qui est en diminution et même en danger de disparition, la chélydre serpentine, beaucoup plus imposante ( jusqu'à 50 cm. ); dans les années 1950, mon père en a capturé une de 37 livres (environ 17 kilos ) au lac Souris dans le haut Saint-Mathieu. À la fin des années 1970, au lac Saint-Pierre, cinq d'entre elles sont entrées dans les filets de pêche dans la même semaine entre Yamachiche et Pointe-Du-Lac, dont trois dans la même journée. Depuis ce jour, aucune prise n'a été faite.

 

Pour les amphibiens, l'espèce la plus dominante est la grenouille-léopard du Nord, laquelle se retrouve partout; quant à sa consoeur, la grenouille-léopard du Sud, à la tête fine et au museau pointu, je crois en avoir capturé quelques spécimens entre 1960 et 1980 mais ce n'est pas une certitude, contrairement aux deux espèces suivantes, la grenouille des marais ( à taches carrées ) et la grenouille à aréoles ( à nombreuses macules foncées sur le dos ), capturées toutes les deux à de très rares occasions, surtout la deuxième. Une autre grenouille, moins visible dû à son habitat, est la grenouille des bois, toujours présente mais en quantité assez limitée; c'est une très belle grenouille avec sa teinte brunâtre rosée et unie et avec son masque foncé, lui donnant de la prestance.

 

La grenouille verte ( communément appelée '' petit crème '' par les chasseurs de grenouilles ) et le ouaouaron (grenouille taureau), ce '' géant Goliath '' des batraciens, constituent les deux autres principales espèces d'anoures au lac Saint-Pierre. Enfin, le '' Frankenstein '' du lac, soit le crapaud d'Amérique, fréquente tous les lieux possibles, s'adaptant à toutes les conditions climatiques et environnementales. Sa laideur manifeste ne lui permettrait sûrement pas de séduire une grenouille, s'il en avait la moindre intention.

 

Un amphibien qui surprend énormément lorsqu'on le voit la première fois est le necture tacheté, lequel ressemble à un poisson avec sa queue de type lotte et une tête de genre anguille mais ayant par contre quatre pattes comme une salamandre car c'en est une. On peut le capturer autant à la pêche sportive qu'à la pêche commerciale mais seulement en eau froide, tôt le printemps, tard l'automne et pendant l'hiver.

 

Toutes ces créatures vivantes que l'on peut retrouver autant sur terre que dans l'eau font partie de l'écosystème du lac Saint-Pierre et les habitués de ce cours d'eau réussissent régulièrement à apercevoir quelques-unes de celles-ci.