Rêves magiques d’oiseaux

 

                                                     YAHOU ET SOUDAN

 

                                                   Texte de Michel Bourassa

 

Dans le milieu de la nuit du 28 janvier 2014, revenant à la réalité lors de mon réveil encore incertain, je me souviens immédiatement de plusieurs des séquences du songe qui vient de se terminer, lequel songe était agréable à vivre par l’impromptu travail effectué par mes neurones endormies des plus sollicitées en cette occasion.

 

        Cette sollicitation cérébrale prend vie avec un ami observateur au volant de son auto, ce dans une ambiance sombre et ledit véhicule nous transporte à un quai d’embarcations à rames d’un petit village d’un pays européen, lequel quai s’avance dans un cours d’eau. À cet endroit, l’achalandage des gens est continuel et se fait dans un bruit incessant, mais des plus tolérables, même énergisant. Maintenant arrivés sur les lieux et avec les pieds sur le plancher de cet emplacement, au ciel clair dans lequel moult goélands et mouettes voltigent, nous entendons les murmures de diverses conversations et soudainement, un jeune adolescent s’exclame en disant « un Yahou passe, un Yahou! », ce en regardant vers le large. Plusieurs personnes se tournent la tête, sans plus, probablement habituées à voir cet oiseau dans les parages; nous deux, un peu trop loin du bout du quai, entendons les cris stridents de ce spécimen pélagique, se rapprochant de ceux de la Frégate superbe, sans avoir la chance de l’admirer : de quoi a l’air cet oiseau, je n’en sais rien, car c’est un oiseau rêvé!

 

       Sans nécessairement rompre le fil conducteur de ce songe, dans l’instant suivant, mon ami et moi, nous nous retrouvons sous un étroit viaduc des plus bas, auquel il y a une dizaine de nids d’hirondelles du Soudan, une autre espèce de la réalité d’un rêve; au moment de notre passage, les hirondelles sont absentes, mais mon copain en profite pour me montrer la forme de ces fameux nids, lesquels sont construits avec de la glaise et du sable fin couleur chamois, à base de champignon comme support respectif et terminés avec des brindilles d’herbes desséchées et de boue dans la partie supérieure servant de réceptacle pour la couvaison des œufs : de vrais petits bijoux de construction ressemblant à des coupes à vin et dans une certaine mesure aussi, en miniature, à des monolithes de l’Archipel-de-Mingan. Mon ami me confie qu’il a fabriqué quelques nids avec les pieds en papier mâché et de la glaise, celle-ci avec du sable y étant incorporé, et quant aux nids eux-mêmes et leur intérieur, ils ont été finis avec des brindilles de foin et de la boue, tout comme la confection provenant des hirondelles; les coupes à vin de mon ami sont elles aussi des ingéniosités sorties de la main humaine, les ayant vues par la suite avec la complicité dudit ami, lequel constate que sa mission, dans ce quelconque village d’Europe, a réussi en trouvant des coquilles d’œufs au fond de deux nids.

 

        Après ces péripéties oniriques, le fil de ce dernier se continue, mais le décor change pour nous retrouver sur la rue Sainte-Victoire, à Yamachiche; mon copain cherche des membres de la gent ailée et tout en réussissant à en repérer un, il entreprend de suivre le vol de cet individu aviaire à l’apparence de faucon ou de crécerelle, ce afin de l’identifier, donnant comme résultat immédiat de nous amener dans une course folle sur cette dite rue, laquelle poursuite risque subitement de se terminer en accident par une esquive presque miraculeuse d’un véhicule arrivant en sens inverse et ce, dans la courbe de la rue Sainte-Victoire menant à la rue Saint-Joseph : quelle aventure! Heureusement, le rêve prend fin dès ce moment, sans avoir recensé l’oiseau posé plus loin, sur un fil de la rue Sainte-Victoire, mais étant une victoire personnelle par le souvenir de la majorité des éléments de ce dit songe.