UN MAL POUR UN BIEN

 

                                       Article de Michel Bourassa

Plusieurs observations intéressantes sont le fruit du hasard et même de circonstances particulières relevant de la bizarrerie; l’une d’elles va vous être racontée dans les prochaines lignes.

 

      Au milieu de l’après-midi du 17 mai 2013, j’attends un ami observateur, lequel est supposé venir me chercher avec son auto, ce afin de faire une tournée de repérage dans les rangs de Yamachiche, en cette période de possibles nouveautés aviaires, étant dans la migration printanière pour encore deux autres semaines. Occupé à l’ordinateur à vérifier certaines données sur les oiseaux, soudainement, en me tournant pour regarder dans la fenêtre, je vois le véhicule de mon ami, lequel véhicule est immobilisé devant la maison; je mets mon manteau et ma casquette tout en captant mes jumelles au passage et je sors dehors, en courant. Au même moment, mon chauffeur décide de s’en aller, pensant que je ne suis pas au domicile, ne regardant pas dans son rétroviseur, par lequel il m’aurait vu courir derrière l’auto, s’il l’avait fait!

 

      Peine perdue, je ne réussis pas à le rattraper en course et je décélère mon allure, tout en décidant de continuer ma route en marchant, ce pour aller voir les oiseaux du secteur du cul-de-sac de la rue Gérin-Lajoie. Pendant cette petite randonnée pédestre, je recense le Cardinal à poitrine rose, l’Oriole de Baltimore, le Roselin pourpré et l’Urubu à tête rouge, entre autres, tout en rencontrant un citoyen me signalant la présence d’un Colibri à gorge rubis dans son prunier géant en fleurs, lequel arbre fruitier est d’une beauté indescriptible. Cette balade me console quelque peu de ma tournée manquée et déjà rendu à l’entrée de ma rue, soit la Conrad-Gugy, je regarde machinalement vers le ciel et vois au loin, venant du nord-est, quatre goélands que je trouve un peu gros : plus ils se rapprochent, plus je doute de mon impression première. J’entre donc dans la rue Conrad-Gugy à une allure accélérée dans ma marche et j’arrive à une distance raisonnable, soit facile pour l’identification de ces spécimens, lesquels passent à basse altitude, en face de moi et à côté de mon domicile : je reconnais immédiatement et ce, avec joie, l’espèce qui correspond au Pélican d’Amérique, et ces quatre individus se suivent dans un vol, à la fois élégant et rythmé tout en se déroulant dans un silence absolu; vraiment très agréable à regarder défiler devant mes yeux.

 

       Les quatre Pélicans d’Amérique se dirigent vers le lac Saint-Pierre, soit vers le sud, et je tente de les rejoindre en me rendant sur la passerelle de Pointe-Yamachiche; malheureusement, ils n’ont pas fait une halte dans ce secteur, ayant probablement continué leur route par la voie des airs, jusqu’à la Rive sud, à Nicolet ou ses environs, surtout Baie-du-Febvre.

 

       Cette observation de pélican(s) était la 5ème depuis 2002, les autres ayant eu lieu le 19 mai 2002 pour 3 individus, le 7 juin 2003 pour 5 individus, le 29 mai 2008 pour 1 individu et le 3 août 2009 pour 1 autre individu.  À ces observations, il faut ajouter celle du 4 août 2014, ce à Pointe-Yamachiche, lequel a été revu le 6 août jusqu’au 11 août.

 

      En ce 17 mai, la déception d’il y a moins d’une heure s’est transformée en une heureuse surprise avec ces quatre Pélicans d’Amérique et c’est, malgré ma volonté, un mal pour un bien. Parfois, le hasard fait bien les choses et sans le savoir, mon ami m’a rendu service (je l’ai taquiné sur cette rocambolesque aventure aviaire).