PARCOURS VERS L’ORNITHOLOGIE

 

                                                               Article de Michel Bourassa

 

 

 Le passage d’une activité de plein air à une autre emprunte différents visages, dont celui de la personne directement concernée par ce geste et l’ornithologie n’y fait pas exception.  En effet, selon l’individu et ses goûts premiers, celui-ci, comme tous les autres d’ailleurs, se laissent, tôt ou tard, attirer par les oiseaux et en voici quelques exemples intéressants.

 

            Le premier à me venir à l’esprit est celui d’un ami chasseur, lequel prenait beaucoup de plaisir à tuer quelques canards, tout en respectant la limite permise (6), pour ensuite manger le fruit de cette activité récréative de plein air. Pendant les longues périodes d’attente avant l’arrivée des canards dans sa mare occupée par des appelants (canards en bois ou en plastique moulé),  notre spécialiste du fusil avait amplement le temps d’admirer son environnement et toute la faune ailée qui le côtoyait; ces moments de calme lui permettaient de remarquer la variété des oiseaux d’eau et leurs habitudes, délaissant momentanément le but premier de sa présence sur son emplacement de chasse, soit précisément la chasse : parfois, les canards avaient la vie sauve dû à son inattention, ces derniers passant près de lui, sans qu’il s’en rende compte sur le moment!

 

Dans ses dernières excursions de chasse, mon ami passait plus de temps à regarder les espèces d’oiseaux sur place qu’à chasser et dès qu’il avait la chance de tirer sur un canard, il avait de la difficulté à appuyer sur la gâchette, aimant de moins en moins enlever la vie à ce dernier. Ayant auparavant collaboré à un livre sur les espèces d’oiseaux du lac Saint-Pierre, il avait une certaine expérience de la gent ailée et il décida de se convertir définitivement à ce loisir en les observant, dans un premier temps, pour ensuite les photographier, dans une seconde phase, ce afin de garder un souvenir de chaque spécimen aviaire répertorié. C’est vraiment une belle version de transfert vers l’ornithologie.

 

          Le second exemple me concerne et il débute avec la recherche d’un loisir de plein air supplémentaire, ce en 1987; la course à pied ne suffisant pas à combler la totalité de mes moments libres, je raconte cette situation à un ami de restaurant, lequel possède des mangeoires d’oiseaux dans sa cour et il me conseille de me tourner vers cette activité passionnante! Selon lui… Ce qui me laisse perplexe, lui signalant qu’il y a environ 25 à 30 espèces d’oiseaux, au maximum; mais je vais me faire ramener rapidement à l’ordre par cet ami inspecteur des viandes lorsque celui-ci m’affirme qu’il y a plus de 150 espèces aviaires à observer et que plusieurs d’entre elles se présentent aux mangeoires! Il me convainc par ses propos, lesquels sont appuyés par ses expériences récentes, et je mijote l’idée de cette activité. Peu de temps après cette rencontre, j’aperçois un oiseau rouge qui traverse mon boisé, ce en me promenant dans mon boisé et du coup, je fabrique une mangeoire ouverte en un temps éclair, l’installant immédiatement, pour ensuite me précipiter à l’épicerie afin d’acheter des graines de tournesol et les mettre dans ladite mangeoire; l’oiseau rouge (un Cardinal rouge) ne vient pas, mais un Quiscale bronzé se présente, puis quelques autres, et enfin, un oiseau inconnu jusque-là, soit une Sittelle à poitrine blanche : une véritable découverte, devenant la piqûre nécessaire pour me droguer définitivement de ce loisir fascinant! L’achat d’un livre sur les oiseaux (Guide d’identification des Oiseaux de l’Amérique du Nord, de National Geographic) m’a facilité la vie et  me fait apprécier au maximum chaque instant dans la recherche des différents spécimens susceptibles de se trouver dans chacun des environnements fréquentés.  

 

 

        L’ornithologie est un loisir des plus passionnants et peut être pratiqué par la majorité des gens, en autant que l’on aime se trouver en plein air et que l’on soit capable de se déplacer assez facilement, surtout lorsqu’il faut marcher plusieurs centaines de mètres. Mais on peut tout simplement observer dans sa cour en installant des mangeoires  comme belle activité de délassement par amour des oiseaux et ce, sans nécessairement connaître les espèces qui fréquentent ce dit poste d’alimentation : la satisfaction va tout aussi bien être au rendez-vous, en égayant la journée par des périodes de cette vie aviaire des plus actives dans leurs allers-retours continuels.