Rêves magiques d’oiseaux

 

                                               LE DÉFILÉ DE SITTELLES

 

                                                 Texte de Michel Bourassa

 

 Dans la nuit du 25 novembre 2012, mon cerveau en état de repos se fait envahir par une première image onirique qui correspond à une maison de retraite, dans laquelle une dame d’un âge mûr fait le guet, assise à la fenêtre. Les personnes qu’elle surveille sont d’un âge assez avancé et se promènent, soit en couple, soit seules, et déambulent dans des allées dépourvues de verdure sur un vaste terrain gazonné, habité uniquement par un arbre solitaire, lequel est situé près de la rue.

 

         La présence de cet arbre, soit un vénérable érable adulte d’une impressionnante taille, semblant avoir vécu longtemps et surtout dans de difficiles conditions, en est probablement dans les derniers moments de sa vie, avec les lacérations sur son tronc principal, devenant plus profondes vers la base, surtout lorsque ces blessures changent d’embranchement et se dirigent vers le sol : il est condamné et ce, à brève échéance.

 

         Sur le sentier de bois tracé sur le corps de ce géant des forêts, maintenant seul et à l’agonie, par enchantement, apparaît un défilé de plus d’une quinzaine de Sittelles à poitrine blanche, se suivant de tête à queue, en descendant, sans se laisser d’une plume, comme si elles étaient attachées l’une à l’autre. Le comportement de chacune consiste à laisser traîner leur bec sur la surface comme pour tracer un sillon, mais pour se nourrir de pucerons serait plus logique disons! Presque à ras le sol, les plaies, devenues plus creuses et plus larges, permettent aux sittelles de se côtoyer et même, de se bousculer quelque peu.

 

        C’est dans ce moment de frénésie aviaire que le songe prend fin, me donnant, encore une fois, des souvenirs impérissables provenant du monde de mon cerveau.