UNE JOURNÉE DE RÊVE

 

                                                     Article de Michel Bourassa

 

  Il y a de ces jours où il semble qu’il aurait mieux fallu demeurer au lit plutôt que de se lever et celle du 25 mai 2013 est l’un de ceux-là, car le temps est maussade avec une pluie légère. Malgré tout, dans l’avant-midi, j’observe les oiseaux dans mon secteur, surtout sur la rue Gérin-Lajoie et quelques spécimens intéressants et nouveaux pour 2013 s’offrent à mes jumelles, lesquels se rassemblent aux rangées d’épinettes et de sapins de ladite rue.

 

    Le premier à se manifester en chantant est un Passerin indigo, puis quelques minutes plus tard, une Paruline tigrée est repérée sur une branche d’épinette, pour voir presque immédiatement à côté d’elle, un Bruant vespéral, au bout d’un rameau : vraiment chanceux dans cette sortie sous les nuages et sous les gouttes de pluie! Déjà, c’est beaucoup plus qu’espéré de ma part. Rendu dans ma cour, je termine ma randonnée matinale en me rendant près de la rivière et une autre surprise m’attend, soit un Moucherolle à côtés olive, au sommet d’une des branches des arbres secs de l’autre versant : ma journée est faite, comme l’on dit!

 

   Mais, pas tout à fait, car vers 14h00, un ami photographe d’oiseaux me téléphone pour me dire qu’il y a un Vanneau huppé (oiseau d’Europe, surtout de France), à Saint-Barthélémy, soit une première à vie pour nous, et qu’il va me prendre en passant, pour essayer de le retracer à cet endroit : nous sommes très excités à l’idée de le voir, si possible! Dès notre arrivée à l’adresse indiquée sur le message de la Page des oiseaux rares (internet), plusieurs observateurs et photographes sont déjà sur les lieux et malgré les rafales de vent et la pluie fine et froide, nous cherchons cette rareté aviaire dans les labours du champ, ce au loin, selon nos premiers informateurs; après une quinzaine de minutes, pas de Vanneau huppé dans nos jumelles et lunette d’approche et nous craignons de revenir bredouille quand un chercheur, avec sa lunette d’approche,  le retrace près de l’eau, à bonne distance; je me précipite à sa lunette, après y avoir demandé l’accès, et je réussi à l’apercevoir et à bien identifier l’oiseau convoité, malgré l’éloignement : quelle belle fin de journée, soit une à classer dans les excellentes pour la qualité des espèces, d’autant plus que le Vanneau huppé, quelques minutes plus tard, vient se poser dans le champ voisin et beaucoup plus près, nous donnant la chance de l’admirer dans toute sa grâce et sa splendeur.

 

    Mon ami est des plus ravis, et moi aussi, car parfois, la chance n’est pas de notre bord et nos déplacements ne sont pas fructueux; mais c’est le risque de l’ornithologie et nous y sommes habitués.