MAGIE DE PLUIE

 

                                                    Texte de Michel Bourassa

Actuellement, dans l’après-midi de cette journée du mois de juin 2012, le ciel est menaçant et inévitablement, la pluie, probablement mêlée à des vents forts, va s’abattre dans mon quartier : du moins, ce sont les prévisions météorologiques et l’humidité dans l’air ne contredit pas ces données.

 

          Ça ne tarde pas avant d’entendre gronder le tonnerre, au loin, et voir les premiers éclairs fendre le firmament, à l’horizon, tout en voyant les nuages se rapprocher du sol, lesquels laissent déjà échapper quelques fines fléchettes d’eau propulsées par des forces éoliennes prenant leur puissance presque à vue d’œil : ça ressemble étrangement à un orage ou, au mieux, à de la pluie diluvienne. Cette dernière hypothèse s’avère exacte et cette eau venue des cieux déchaînés est balayée par des rafales la projetant sans retenue dans les vitrines de mon domicile; ces poussées énergiques des éléments naturels présentement en action ont au moins une certaine utilité, soit laver les vitres à l’extérieur!

 

         Les nuages, ayant rejeté leurs surplus d’énergies électriques et aqueuses, laissent peu à peu leur place au soleil, lequel, dans les premiers instants, sort timidement, pour prendre de plein gré, la place qui lui revient; je suis content de voir que les dégâts ont été évités, car on ne sait jamais ce qui peut arriver avant tout orage s’annonçant.

 

         Les dernières traces de l’eau ayant glissé sur la surface de la vitrine arrière, maintenant disparues, je peux facilement voir ma mangeoire d’oiseaux et tenter d’y repérer quelques membres de la gent ailée; dans cette action ornithologique, une surprise m’attend, mais pas celle anticipée! En effet, dans le haut de la vitre, mes yeux sont attirés par de fines gouttelettes d’eau bien ordonnées sur des rangées symétriques et en y regardant de plus près, le tout ressemble à une toile d’araignée, laquelle semble imprimée dans le panneau de verre, ce qui est réellement le cas : impressionnant comme cas!

 

       Les attaches de ce piège tissé par l’arachnide sont solidement ancrées à chacun des coins de la vitre, lequel piège est actuellement collé sur cet élément transparent; cette dite toile a préalablement été construite à quelques centimètres de la vitrine, soit l’endroit idéal pour capturer des papillons de nuit, des mouches, des éphémères et divers autres insectes volants. Le procédé liquide employé par l’araignée est des plus solides et même quelques jours après cette impression sur le verre, les traits séchés demeurent toujours visibles, mais maintenant hors d’usage, laissant quand même une impressionnante empreinte du savoir-faire animal.

 

      Je suis ravi de cette nouvelle expérience vécue, laquelle provient du monde des araignées et j’ai déjà hâte à la prochaine, sans même savoir où et quand ça va venir.