UNE RIEUSE DANS LA DOULEUR

 

                                                   Article de Michel Bourassa

 

                 Le matin du 23 octobre 2012 est un moment assez difficile lors de la sortie du lit, car je me lève avec des douleurs dans le bas du dos, lesquelles s’intensifient et sont insupportables dans mes tentatives pour mettre les bas, les pantalons et les chaussures; après une quinzaine de minutes de souffrances, je réussis enfin à m’habiller et je marche tout en massant la région endolorie afin de réchauffer et d’assouplir les muscles : aujourd’hui, il est hors de question de me rendre à Pointe-Yamachiche.

 

                 Habitué à aller observer les oiseaux, actuellement, il ne faut pas que je pense à prendre mon vélo, incapable de lever une ou l’autre des jambes : donc, je me résigne à marcher lentement autour de la maison et dans mon sous-bois; la journée va être longue! Mais, après quinze minutes, une dernière solution est envisagée et c’est la prise d’une aspirine, ce qui, selon les dires, soulage les douleurs musculaires : je n’ai rien à perdre! Par la suite, je vais m’étendre sur mon lit pendant près d’une heure et lors de la sortie de celui-ci, le mal est beaucoup plus supportable et semble même vouloir disparaître, à mon grand soulagement, me laissant entrevoir la possibilité de me rendre au marais de la voie ferrée du chemin des Petites-Terres, car je devrais être capable d’enfourcher ma bicyclette.

 

                 Je parviens avec succès à m’asseoir sur le siège de cette dernière et lentement, en évitant les secousses causées par les soubresauts du parcours, je délie tout le système musculaire des régions du dos et des hanches, pour progressivement me donner une certaine aisance dans mes mouvements. Rendu en face des terrains de soccer, j’entends des cris de Bernaches du Canada et en arrêtant tout en débarquant du vélo, je lève les yeux vers celles-ci pour remarquer parmi la douzaine d’individus, une Oie rieuse, lesquelles semblent se diriger au marais, ce à peine cinq cents mètres de lors position aérienne : ce qu’elles font. Afin de m’assurer complètement de mon identification de cette oie intruse dans ce petit voilier, je me rends illico à ce site et je la cherche parmi les cent dix Bernaches du Canada déjà posées sur le plan d’eau; je la repère lorsqu’elle passe à l’arrière de la lisière de terre du centre du marais et ce, dans sa promenade nagée entre les bernaches.

 

                 Je ne m’étais pas trompé sur l’espèce lorsqu’elle accompagnait le petit groupe en vol à mon arrivée dans ce secteur et ça me fait une sorte d’oiseau de plus pour l’environnement du marais, soit une 98ème, ce depuis le 7 mai 2012. Tout en continuant mes recherches, je trouve une Buse è queue rousse, une Alouette hausse-col, un Durbec des sapins, deux Busards Saint-Martin, deux Harles couronnés, seize Sarcelles d’hiver, dix-huit Canards colverts, deux Grands Chevaliers et un Petit Chevalier; en plus, de retour vers ma rue, je découvre dix-huit Jaseurs boréaux et deux Quiscales rouilleux, complétant bien une journée supposée perdue pour l’observation des oiseaux avec le mal de dos des premières heures.

 

                Avec un peu de patience et aussi de courage, tout peut survenir et cette situation le démontre très bien.